Un pharmacien de formation devient le pape des coptes d'Egypte
Tawadros II a été désigné chef des Coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient.
AFRIQUE - Tawadros II est devenu dimanche 4 novembre le chef des coptes orthodoxes d'Egypte, la plus grande communauté chrétienne du Moyen-Orient. Conformément à la règle dans cette Eglise, un garçon, les yeux bandés, a tiré le nom au sort dans un calice de verre, au cours d'une cérémonie religieuse dans la grande cathédrale Saint-Marc du Caire. L'évêque Pachomius, qui assure l'intérim depuis la mort de Chenouda III en mars, a pris le papier choisi et l'a brandi en proclamant : "Evêque Tawadros".
Le nouveau patriarche, qui a pris dimanche le nom de Tawadros II, a fait des études de pharmacie à Alexandrie avant d'entrer au séminaire. Il a été fait moine en 1988, ordonné prêtre l'année suivante puis évêque en 1997. Agé de 60 ans, il est réputé proche de Pachomius, et serait favorable à une église centrée sur sa mission pastorale et non pas impliquée dans les affaires politiques.
Les coptes représentent de 6 à 10% des 83 millions d'Egyptiens, et leur Eglise, l'une des plus anciennes de la chrétienté, fait remonter sa fondation à l'évangéliste Saint Marc à Alexandrie. Hasard du calendrier, Tawadros a été désigné comme 118ème "pape d'Alexandrie, patriarche de toute l'Afrique et du siège de Saint Marc" le jour de son soixantième anniversaire. Il sera sera intronisé lors d'une cérémonie prévue le 18 novembre.
La communauté copte inquiète
Tawadros II a la lourde charge de prendre la tête d'une communauté inquiète face aux progrès de l'islamisme, qui se sont traduits par l'élection en juin d'un président issu des Frères musulmans, Mohamed Morsi. Ce dernier a toutefois présenté ses "félicitations" au nouveau patriarche, de même que le Parti de la Liberté et de la Justice, bras politique des Frères musulmans.
Les coptes s'estiment depuis longtemps victimes de discriminations et d'une sous-représentation au sein du gouvernement et de la haute fonction publique. Ils déplorent également des restrictions pour la construction des églises, alors que les règles sont très libérales pour les mosquées.
La multiplication des violences à caractère confessionnel a accru leur inquiétude. Le 31 décembre 2010, un attentat avait fait une vingtaine de morts dans une église d'Alexandrie, et d'autres événements violents, parfois meurtriers, ont suivi.
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