Une affaire de corruption éclabousse le chef du gouvernement espagnol
Mariano Rajoy et des dirigeants de son parti auraient reçu, entre 1997 et 2008, plus de 25 000 euros par an provenant notamment de dons d'entreprises du bâtiment.
L'affaire pourrait sérieusement ébranler le gouvernement espagnol et son chef, Mariano Rajoy. Certains des principaux responsables du Parti populaire (PP), actuellement au pouvoir en Espagne, auraient perçu de l'argent illégalement entre 1990 et 2008, affirme, jeudi 31 janvier, le quotidien El Pais (en espagnol). Le journal publie, en une, des photos de comptes manuscrits secrets établis par Alvaro Lapuerta et Luis Barcenas, trésoriers du PP entre 1990 et 2009.
Mariano Rajoy aurait reçu 25 200 euros par an
"Depuis 1997, ces manuscrits consignent un système régulier de versements à tous les secrétaires généraux et vice-secrétaires généraux qui ont dirigé le PP", souligne El Pais. Parmi eux figurent l'ancien chef du gouvernement, José Maria Aznar, ainsi que l'actuel, Mariano Rajoy. Chaque année, jusqu'en 2008, Mariano Rajoy aurait ainsi reçu 25 200 euros.
Cette comptabilité secrète n'a aucun lien avec les fonds reçus de l'Etat par le PP au titre de son financement public. Ces comptes parallèles font état de dons privés provenant d'entrepreneurs et de sociétés, notamment du secteur du bâtiment, écrit le journal. Trois de ces entreprises sont par ailleurs déjà mises en cause dans l'affaire Gürtel, un autre scandale de corruption qui éclabousse le PP depuis 2009.
Démenti formel du Parti populaire
"Face aux informations publiées aujourd'hui par le journal El Pais, le Parti populaire insiste sur le fait que les rémunérations des dirigeants et du personnel du parti ont toujours été versées conformément à la légalité et dans le respect de ses devoirs envers les impôts", affirme le PP dans un communiqué.
Le parti rappelle qu'il a lancé "une enquête, interne et externe de ses comptes, dont les résultats seront connus sous peu". Ces enquêtes avaient été ordonnées après des révélations faites le 18 janvier par le journal El Mundo (en espagnol), qui affirmait que des dirigeants avaient reçu pendant vingt ans des salaires non déclarés provenant d'entreprises privées, mais sans mettre en cause Mariano Rajoy.
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