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Var. Une université portugaise accusée de contourner le numerus clausus

La ministre de l'Enseignement supérieur a saisi la justice pour "utilisation abusive" du titre d'université par cet établissement qui a ouvert ses portes à La Garde, près de Toulon.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un couloir de la faculté de médecine de l'université de Clermont-Ferrand, le 19 avril 2011. (THIERRY ZOCCOLAN / AFP)

SOCIETE – La ministre de l'Enseignement supérieur, Geneviève Fioraso, a saisi la justice afin qu'elle examine une éventuelle "utilisation abusive" du mot université après l'ouverture d'une antenne d'une faculté portugaise sur le territoire français. Dans le collimateur du ministère : l'université Fernando-Pessoa (UFP), qui a ouvert ses portes le 12 novembre à La Garde, dans le Var.

La petite antenne accueille, selon sa direction, "une trentaine d'étudiants" répartis en trois filières : odontologie, pharmacie et orthophonie. Le problème ? Les associations étudiantes accusent cet établissement privé d'exploiter un marché particulier : celui des étudiants recalés en première année de ces cursus sélectifs. A titre indicatif, le taux de réussite en première année de pharmacie se situe autour de 40%, selon L'Etudiant.

L'UFP accusée de contourner le système français

En effet, "c'est l'université Fernando-Pessoa de Porto (au Portugal), dont nous sommes une antenne délocalisée, qui délivre les diplômes", explique Bruno Ravaz, vice-président de l'UFP. Une particularité qui permettrait à l'établissement de contourner les numerus clausus en délivrant, comme l'explique le site internet de l'UFP "des diplômes portugais valables dans l’espace européen", et donc en France...

Dans un communiqué datant de la mi-novembre, la Fédération des associations générales étudiantes (Fage), s'était inquiétée de l'ouverture de cet établissement, dénonçant le "coût des formations" (jusqu'à 9 500 euros par an, selon elle) et un "système de concurrence" mis en place par l'UFP qui "permet de contourner un processus français de sélection déjà lourd à porter pour les étudiants français de première année".

Le vice-président de l'UFP, Bruno Ravaz, a déclaré ne pas avoir connaissance de la démarche judiciaire du ministère et s'est dit prêt à "éventuellement s'adapter et à s'appeler 'institut' ou 'universidad'". Si la plainte devant la justice allait à son terme, "il s'agirait d'une discrimination", a déploré Bruno Ravaz, évoquant d'autres établissements susceptibles d'être concernés, tels que les "universités populaires ou les universités du temps libre". 

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