Varangéville : au coeur d'une mine de sel
David Pujadas : Merci. Une plongée au coeur de la dernière mine exploitée de France. Il s'agit de la mine de sel de Varangéville en Meurthe-et-Moselle. En activité depuis 1870, les techniques pour prélever le sel des entrailles de la terre n'ont cessé d'évoluer.
Une poignée de grains sous leur forme la plus brute. Fait de sel et de fragments de roche, utilisé pour le dessalage des routes. D'autres grains, d'un blanc immaculé, purs car raffinés pour l'alimentation et la chimie. 2 variétés extraites d'une seule mine. Varangéville, près de Nancy, la dernière mine de France. Alle a tout ou presque d'une mine de charbon. Pour y descendre, un seul passage, le puit Saint-Maximilien.
On va descendre à 160 m sous terre en 1 minute.
Le même puit depuis 1870 pour emmener hommes, machines et acheminer l'air. Par groupes de 7, 21 mineurs arrivent au fond. La journée commence dans le dédale d'une nuit permanente au long des dizaines de galeries.
J'ai jamais calculé mais il y a sûrement 150 km de galeries.
150 km creusés à même les strates de sel. Sur le front de taille, là où le sel est extrait, les voûtes sont renforcées, maintenues par ces écrous pour éviter l'effondrement. C'est dans ces parois que seront placées les charges explosives qui la nuit sont tirées afin de creuser la mine. Chaque tir détache des pans entiers de blocs de sel.
C'est un tir qui a été réalisé hier soir et là ils vident le chantier.
Des blocs de plusieurs centaines de kilo acheminés par des machines dont les mineurs doivent maîtriser le pilotage et assumer eux-mêmes la réparation sur place. Aujourd'hui, c'est un câble à haute tension qui a été arraché.
Le camarade s'est avancé trop loin avec sa machine et arraché le câble.
Ici, en cas d'incident, il faut communiquer vite.
On fait des appels de phare plusieurs fois, et la personne sait qu'elle doit venir.
Des gestes et une technique industrielle qui permettent, une fois le sel broyé, de constituer cette réserve. Elle est baptisée "chambre de stockage" à 200 m de profondeur. Remontés par le puit à la surface, les stocks sont achetés par les communes ou les départements de l'est de la France en cas de chutes de neige. 80 euros la tonne, la mine en produit un demi-million chaque année. La même quantité est raffinée en surface grâce a cette installation. Le sel est mélangé à de l'eau, porté à ébullition, filtré, et stocké dans ce hangar.
Il va servir pour les adoucisseurs d'eau, pour les blocs à lécher, pour les animaux, mais aussi en charcuterie, le fromage.
Sel de dessallage et agro-alimentaire, un double usage qui a permis au site de maintenir son exploitation et de faire des 50 hommes qui travaillent au fond, les derniers mineurs de France.
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