Accusé de plagiat, Patrick Buisson renvoie la balle à son accusateur

Répondre à une interview en empruntant les passages d'un livre. Pour L'Express, c'est ce qu'a fait Patrick Buisson, directeur de la chaîne Histoire, spécialiste des études d'opinion et ex-conseiller de Nicolas Sarkozy. Selon l'hebdomadaire, Patrick Buisson a reproduit, dans une longue interview, accordée au Figaro Magazine et datée du vendredi 5 avril, des passages de l'ouvrage Vrai génie du christianisme de Jean-Louis Harouel, professeur de droit à l'université Paris II. (éd. Jean-Cyrille Godefroy). 

"Toute la démonstration de M. Buisson reprend l'idée centrale du chapitre 10 de mon livre", a déclaré Jean-Louis Harouel à L'Express, "choqué" par ce "procédé indigne". L'hebdomadaire publie sur son site internet les extraits du livre, en regard des passages concernés de l'interview de Patrick Buisson, notamment ceux ayant trait au "droit pénal religieux, nouvelle prêtrise judiciaire" ou sur "la religion de l'humanité qui est sortie du retrait du divin". 

Patrick Buisson se défend

Samedi, Patrick Buisson a répondu à ces accusations dans un communiqué transmis au Figaro magazine. "Je prépare actuellement un livre qui traite, entre autres, des nouvelles religions séculières. J'ai pris sur ce sujet des centaines de pages de notes sur des auteurs aussi divers que Marcel Gauchet, René Girard, Alain Besançon, Pierre Chaunu, Tony Anatrella ou Georges Bernanos [dans lesquelles] je me suis replongé pour compléter et enrichir les réponses sans vérifier les sources dont provenaient ces éléments", explique l'ancier conseiller de Nicolas Sarkozy. 

Sur les deux principaux extraits que Jean-Louis Harouel l'accuse d'avoir recopié, "il s'y trouvait un paragraphe non sourcé extrait" de son livre "et un autre de ce même auteur qui, vérification faite, citait lui-même Marcel Gauchet", affirme aussi Patrick Buisson. "Quant à la notion de religion séculière d'État dont M. Harouel semble revendiquer la paternité, je ne lui ferai pas l'affront de lui rappeler les dizaines de pages que lui a consacré, voici un siècle, Charles Péguy, même si son ouvrage n'y fait pas référence", conclut-il.