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"Il y a des primes pour ceux qui tuent le plus", dénonce un ancien employé de l'abattoir Sobeval

Dénoncées par l'association L214, les pratiques de la Sobeval sont au coeur d'une enquête vétérinaire. Les activités sont pour l'heure suspendues. L'abattoir est soupçonné de cruauté envers les animaux.

Article rédigé par franceinfo - avec France Bleu Périgord
Radio France
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Temps de lecture : 1 min
Les locaux de l'entreprise Sobeval à Boulazac en Dordogne, le 19 février 2020. (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS)

Employé de l'abattoir de veaux Sobeval de Boulazac en Dordogne depuis huit mois, Chris a décidé de quitter son poste après la diffusion de la vidéo de l'association de protection animale L214, dénonçant notamment le 20 février des "étourdissements réalisés en violation de la règlementation", rapporte samedi 29 février France Bleu Périgord

À visage découvert, Chris témoigne des conditions de travail sur la chaîne d'abattage. "La barbarie, l'égorgement, le réveil d'animaux sur les chaînes de dépeçage, ce n'est pas normal", dénonce-t-il. Il soutient que la vidéo diffusée par l'association "a été un élément déclencheur dans [sa] décision de quitter [son] poste".

J'ai vu des animaux, la gorge tranchée, vomir par le cou, ce sont des choses que l'on n'oublie pas.

Chris un ancien employé de Sobeval

à France Bleu

L'ex-employé de Sobeval reproche à son ancienne entreprise une course constante à la rentabilité, assurant qu'un quota de 90 à 100 veaux abattus par heure est exigé par la direction : "Dans les cas d'extrême cadence, ça peut monter jusqu'à 140", affirme Chris auprès de France Bleu Périgord.

Des "pressions" sur les employés et entre employés

"Des primes de rentabilité sont distribuées aux employés qui tuent le plus", pointe-t-il du doigt. Chris affirme qu'il "y a une pression exercée par l'encadrement, la hiérarchie et les autres employés pour avoir une cadence plus élevée et il y a une pression entre employés pour ne pas parler, pour ne pas prendre de photos".

Le ministère de l'Agriculture a demandé vendredi la suspension de l'abattoir, dix jours après la diffusion de la vidéo choc et après une inspection de l'abattoir à Boulazac. Selon France Bleu Périgord, dans un communiqué publié samedi, la filière viande demande la réouverture de l'abattoir dès mardi prochain.

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