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Nantes : neuf hommes impliqués dans un trafic de civelles jugés pour "commerce d'espèces protégées"

C'est un procès inédit. Pour la première fois, une filière comparaît pour ce commerce d'espèces protégées. 

Article rédigé par franceinfo - Édité par Thomas Pontillon
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Des civelles, photo d'illustration. (MAXPPP)

Une vaste filière de trafiquants présumés de civelles comparaît à partir de mercredi 5 décembre et pour trois jours devant le tribunal correctionnel de Nantes, indique France Bleu Loire Océan. C'est le premier procès du genre. D’habitude, ceux qui font du trafic de bébés anguilles sont jugés individuellement ; là ce sont neuf hommes, âgés de 24 à 67 ans, certains de la même famille, pêcheurs professionnels, braconniers, mareyeurs, qui vont être jugés pour ce commerce d’espèces protégées.

Six mois d'enquête et de filatures 

Il a fallu aux gendarmes de Loire-Atlantique six mois d’enquête pour démanteler un réseau qui s'étendait de Nantes au Pays basque espagnol. Tout a démarré avec des incohérences dans les comptes d’une société de mareyage de Saint-Nazaire, avec des versements en liquide ou des chèques importants, à des périodes où pourtant, le commerce de civelles est assez bas. Après plusieurs mois d’écoutes téléphoniques et de filatures, les gendarmes recensent alors 18 voyages en quatre mois au Pays basque espagnol.

Les prévenus sont suspectés, à chaque voyage, de transporter une centaine de kilos de civelles. Le trafic de "civelles" ou "pibales", appelé aussi "or blanc" est très lucratif. Les civelles sont revendues à prix d’or sur le marché noir, et notamment en Asie. Il faut compter pour ces alevins de quelques centimètres, 200 à 300 euros le kilo.

650 000 euros d'objets de luxe saisis

Les braconniers sont des habitués de la pêche illégale depuis leur adolescence. Ils se retrouvent toujours dans les mêmes endroits : Nantes, Vertou, Thouaré, Mauves et au Pellerin. Lors de l'enquête, les gendarmes mettent la main sur de nombreux objets de luxes, comme des voitures haut-de gamme, un bateau à moteur et des bijoux ornés de diamants, décrit France Bleu Loire Océan. Il y en a pour 650 000 euros.

Neuf parties civiles sont représentées pour dénoncer ce trafic qui met en péril le bébé anguille. Plusieurs associations de défense des animaux et de l’environnement sont présentes, comme France nature environnement Pays de la Loire ou encore Robin des Bois.

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