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Autolib, Bluely, Zoé... Les voitures électriques ne sont pas "écologiques"

Le Jury de déontologie publicitaire épingle les constructeurs pour leurs publicités. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des Autolib garées à Paris, le 27 mars 2013.  ( JACKY NAEGELEN / REUTERS)

Un feu rouge pour ces voitures "vertes". Le Jury de déontologie publicitaire (JDP) estime jeudi 26 juin que les véhicules électriques d'autopartage Bluely à Lyon et Autolib à Paris, tout comme la Zoé de Renault, ne peuvent prétendre au qualificatif "écologique" dans leurs publicités.

En avril, ce jury avait déjà épinglé, pour les mêmes raisons, la Bluecub, la voiture électrique d'autopartage de Bordeaux, appartenant comme Bluely et Autolib au groupe Bolloré.

L'électricité utilisée dans le viseur

Dans sa décision, le JDP, instance liée à l'Autorité de régulation professionnelle de la publicité (ARPP), constate que les publicités pour Bluely et Autolib "font état du caractère 'écologique' du service promu sans le moindre élément de relativisation ou de comparaison, précise le document du JDP. Or, l'utilisation de ce service induit nécessairement certains effets négatifs sur l'environnement, notamment les pièces d'usure des véhicules utilisés et l'électricité nécessaire à leur rechargement, dont il n'est pas établi qu'elle serait intégralement issue de sources renouvelables."

Et pour appuyer son jugement, Jury de déontologie publicitaire cite une résolution "développement durable" de l'ARPP, stipulant que "dans le cas où il serait impossible de justifier des formulations globales [comme écologique], la publicité doit les relativiser en utilisant des formulations telles que 'contribue à'."

"Pour lutter contre la pollution, roulez en voiture"

C'est pour non-respect de cette résolution que le jury a également épinglé, à la suite d'une plainte de la Fédération nationale des associations d'usagers des transports, une publicité pour la Zoé de Renault, qui affirmait : "Pour lutter contre la pollution, roulez en voiture". L'association Observatoire du nucléaire qui, de son côté, avait saisi le JDP concernant Bluely, Autolib et Bluecub, a salué ces décisions.

L'ONG anti-nucléaire avait notamment mis en avant le fait que l'électricité utilisée pour le rechargement des batteries est à 75% d'origine nucléaire. Sans oublier l'importation de lithium, pour les batteries, de pays d'Amérique du Sud "dont l'environnement est gravement pollué""Certes, la voiture électrique ne pollue pas au moment où elle circule, affirme-t-elle. Mais elle pollue avant et après, et, surtout, elle délocalise la pollution." 

Après le jugement concernant Bluecub, le groupe Bolloré a assuré "qu'en bons élèves", ils allaient retirer le mot "écologique" de leur publicité. "Mais une fois obtenus des certificats d'énergie renouvelable pour nos véhicules, on remettra le mot qu'on veut", a-t-il ajouté, estimant que le vrai sujet était "la pollution dans toutes les villes".

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