Bac 2019 : y avait-il une erreur dans l'épreuve de géographie des séries L et ES ?
Des lycéens affirment sur les réseaux sociaux que les auteurs du sujet se sont trompés. Le ministère de l'Education nationale dément. L'étude des documents en question confirme une erreur... d'interprétation commise par ces élèves.
Les professeurs qui ont rédigé le sujet de l'épreuve de géographie du baccalauréat 2019 destinée aux lycéens des séries L et ES ont-ils laissé passer une erreur ? Sur les réseaux sociaux, plusieurs élèves ont affirmé qu'une faute s'était glissée dans la légende d'une des deux cartes qu'ils ont dû analyser dans le cadre de l'étude critique de documents, mardi 18 juin. Vous nous l'avez signalée dans le live de franceinfo.
Le sujet portait sur "les opérations de maintien de la paix dans le monde, reflet de l’organisation géopolitique du monde". Les élèves de terminale devaient plancher sur deux cartes. La première représentait les "principaux Etats contributeurs au budget des missions de maintien de la paix de l’ONU" en 2017. La seconde indiquait les "principaux Etats contributeurs en nombre de soldats aux missions de maintien de la paix de l’ONU" la même année. La question à laquelle ils devaient répondre était la suivante : "Que montrent ces deux cartes de l’organisation géopolitique du monde ?"
Bac 2019 : sujet d'histoire-géographie des séries L et ES by Benoît Zagdoun on Scribd
Mais après avoir rendu leur copie, plusieurs lycéens se sont rués sur leur téléphone pour partager sur Snapchat, Instagram ou Twitter une photo de la deuxième carte du sujet de géographie. Car, affirme l'un des élèves dans son post, le document comportait "une erreur". Il juge, en ciblant les légendes de la carte, que le document "parle des pays receveurs de soldats et non plus des pays (...) contributeurs de soldats".
Contacté par franceinfo, le ministère de l'Education nationale assure – après avoir interrogé la Mission du pilotage des examens – qu'"aucune erreur n'a été commise" par les auteurs du sujet. Le ministère suspecte en revanche "une erreur de lecture des candidats", qui ont "mal lu" la légende du document et ne l'ont "pas comprise", en faisant "une confusion entre les termes".
En bas à gauche de la carte, on peut effectivement lire en légende : "seuls les 10 premiers contributeurs sont mentionnés", et en bas à droite : "nombre de soldats déployés". Mais ce "nombre de soldats déployés" matérialisé sur la carte pour différents pays ne signifie pas "nombre de soldats déployés dans le pays" mais "nombre de soldats déployés par le pays". Il s'agit donc bien, comme il est écrit dans le titre du document, de la carte des principaux pays contributeurs "en nombre de soldats".
Des chiffres fournis par l'ONU
Les auteurs du sujet de bac ont précisé la source de leurs cartes. Celles-ci sont tirées de la cartothèque de Sciences Po Paris. Une recherche rapide sur le site internet de l'Atelier de cartographie de l'école permet de les retrouver. Ces cartes ont été établies à partir des données de l'ONU.
En 2017, l'Ethiopie, le Bangladesh et l'Inde étaient bien les plus gros contributeurs en terme de casques bleus, avec respectivement 8 215, 7 636 et 7 049 soldats et policiers déployés sur les théâtres d'opérations des Nations unies. En 2019, selon les statistiques onusiennes, le Rwanda, et ses 6 524 soldats et policiers mobilisés, s'invitait à la deuxième place de ce classement, reléguant le Bangladesh et l'Inde un rang plus bas.
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