Ces profs qui planchent sur les corrigés du bac en temps réel : "On a beau avoir un peu de bouteille, on stresse quand même"
Chaque année, une dizaine de journaux et de sites internet proposent dès l’issue des épreuves du bac des corrigés élaborés par des professeurs en temps réel. Franceinfo a suivi vendredi l’un de ces enseignants en région parisienne.
Les candidats des séries générales du baccalauréat et une partie des bacs technologiques ont planché vendredi 16 juin sur l’épreuve d’histoire-géographie. Ils n’étaient pas les seuls. Chaque année, une dizaine de journaux, de sites internet proposent dès l’issue des épreuves des corrigés élaborés par des professeurs en temps réel, et quasiment dans les mêmes conditions que leurs élèves. Franceinfo a suivi ce matin l’un de ces enseignants en région parisienne.
Fabien Perrier nous reçoit chez lui, en charentaises. C’est sa quatrième session en tant que rédacteur des corrigés de bac. Pourtant, "on a beau avoir un peu de bouteille, on stresse quand même", nous confie-t-il. Le professeur d’histoire-géographie n’a aucune idée des sujets. Comme tout le monde, il y va de ses pronostics. "Je verrais bien des sujets politiques, comme un magnifique sujet, qui n’est jamais tombé, qui concerne le socialisme et le communisme en Allemagne depuis 1875."
A 9h15 précises, les sujets tombent et Fabien Perrier ne s’était pas trompé, "le socialisme et le communisme en Allemagne depuis 1875" fait bien partie de la liste cette année. Le professeur est ravi pour ses élèves d’un lycée de Saint-Denis avec qui il a particulièrement travaillé ce sujet.
Trois heures pour rédiger les corrigés
Mais pas le temps de s'attarder. Assis devant son ordinateur, son chat qui se faufile entre ses jambes, c’est une course qui commence pour Fabien Perrier. "Je ne peux pas me permettre d’aller téléphoner ou boire un coup. Il faut quand même être hyper concentré pendant toute le durée de l’épreuve", souligne l’enseignant qui se retrouve presque dans les mêmes conditions que les candidats. Presque car, au risque de faire "tomber un mythe", Fabien Perrier l’admet, il lui arrive d’aller consulter ses notes de cours.
Mais "à vouloir lire trop de choses pendant l’épreuve elle-même, on n’a pas le temps de terminer", prévient-il. Le professeur doit élaborer des corrigés pour les deux sujets des séries L et ES et rendre à midi sa copie à Studyrama, site internet spécialisé dans l’enseignement supérieur. Au douzième coup de l'horloge, mission accomplie. Fabien Perrier n'a "pas vu le temps passé". "J’ai dû être plus rapide sur certains points pour pouvoir arriver à rendre le devoir clé en main avec l’ensemble des questions traitées", souligne-t-il.
Fabien Perrier se garde bien de pronostiquer le resultat qu'il obtiendrait s'il était noté mais espère mériter "une petite mention quand même, c’est l’objectif". L’an prochain, le professeur d’histoire-géographie repassera son bac, élaborera de nouveaux corrigés, car dit-il, pédagogiquement, c’est intéressant de se mettre dans la peau et dans la tête de ses élèves.
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