Vaillant, Bartolone, Glavany, Guigou : qui présidera l'Assemblée ?
Les députés éliront le 26 juin leur nouveau président. Quatre candidats se sont déclarés mercredi. Les députés PS choisiront, aujourd'hui, celui ou celle qu'ils soumettront au vote de l'Assemblée.
C'est un siège prestigieux qui suscite bien des convoitises. Mardi 26 juin, les 577 députés seront invités à élire à bulletin secret leur nouveau président. Un poste stratégique, qui confère à celui qui l'occupe à la fois un rôle de conseiller du chef de l'Etat, de garant du bon fonctionnement de l'Assemblée, de médiateur entre les groupes parlementaires…
La fonction s'accompagne en outre de quelques privilèges supplémentaires, à commencer par un logement de fonction pour cinq ans dans le luxueux Hôtel de Lassay, d'une voiture avec chauffeur, d'un secrétariat personnel composé d'une douzaine de membres, et d'une indemnité mensuelle d'environ 15 000 euros, soit près de trois fois plus que celle des députés lambda.
Les candidats au perchoir avaient jusqu'à 16 heures, mercredi 20 juin, pour se déclarer. A quelques jours du vote, FTVi se penche sur les quatre candidats officiels.
• Claude Bartolone
A 60 ans, le député de Seine-Saint-Denis Claude Bartolone estime avoir "le profil et la densité politique" pour prendre la présidence du Palais-Bourbon. Proche de Martine Aubry et ancien lieutenant de Laurent Fabius, il y siège sans interruption depuis 1981, et y a occupé les fonctions de secrétaire, vice-président et président de commission. "Il y a beaucoup de députés de droite comme de gauche qui peuvent attester ma convivialité, fait-il valoir dans Le Figaro. J'ai de bonnes relations avec les députés de l'opposition, je les connais, je pense que c'est important." Et de citer les anciens présidents (RPR) de l'Assemblée Philippe Séguin (1993-1997) et Jean-Louis Debré (2002-2007) parmi ses "modèles".
Problème : l'Elysée et Matignon souhaitent vivement qu'une femme prenne la présidence de l'Assemblée, ce qui constituerait une première sous la Ve République. Suffisamment pour lui barrer la route ?
• Jean Glavany
L'autre favori s'appelle Jean Glavany. Député des Hautes-Pyrénées pour la première fois en 1993, l'ancien ministre de l'Agriculture (1998-2002) a déjà été premier vice-président de l'Assemblée et assure disposer de nombreux soutiens au sein du groupe socialiste. "C'est un parlementaire extrêmement assidu, qui connaît bien les rouages de l'Assemblée, et qui a une vraie personnalité", témoigne l'un de ses collègues. Chef de cabinet de François Mitterrand entre 1981 et 1988, il pourrait rassembler "un tiers des députés sans problème", selon l'ancien député PS de l'Aisne Jean-Pierre Balligand, interrogé par Public Sénat. "Entre Bartolone et lui, c'est du 50-50", nuance un député élu de longue date. Mais, comme Claude Bartolone, Jean Glavany pourrait avoir un handicap : celui d'être… un homme.
• Elisabeth Guigou
Un handicap dont ne souffre pas Elisabeth Guigou. Elue pour la première fois à l'Assemblée en 1997, la députée de Seine-Saint-Denis et ancienne garde des Sceaux a annoncé mercredi sur France Info avoir "décidé [mardi] soir d'être candidate à la présidence de l'Assemblée nationale". "Je suis prête" après avoir consulté "beaucoup d'amis" et "beaucoup de députés", a-t-elle expliqué. Cette proche de Martine Aubry, qui a été brièvement vice-présidente de l'Assemblée (2010-2011), aimerait que sa candidature soit le fruit d'une décision "collective".
Reste à savoir si c'est elle dont ses collègues ont envie. "Elle a pour atout… d'être une femme", raille un important député socialiste élu en Auvergne. "Elle est candidate à tout et tout le temps", grince un autre élu PS dans Le Figaro. "C'est une parlementaire atypique, plus individualiste que collective", résume le député PS nordiste Christian Bataille, élu depuis 1988. "Ce n'est pas parce que l'Elysée aimerait une présidente qu'on aura une présidente. C'est aux députés socialistes de choisir le président", ajoute l'élu parisien Christophe Caresche, qui "redoute" à ce sujet "des discussions d'arrière-cuisine".
• Daniel Vaillant
C'était moins une. Daniel Vaillant a crée la surprise à l'Assemblée en présentant sa candidature mercredi, juste avant l'heure limite. L'ancien ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Lionel Jospin (2000-2002) est candidat "pour provoquer une discussion", a-t-il déclaré après coup à L'Express. Le député de Paris et maire du 18e arrondissement trouve les candidatures "trop individuelles" et aurait souhaité "que l'on réfléchisse de façon collective". Ne voulant pas être "la candidature de trop", il n'exclut pas de se retirer de la course au perchoir, si la "discussion" est "satisfaisante".
Marylise Lebranchu, ministre de la Fonction publique, et Laurence Dumont, députée du Calvados, dont les noms ont pourtant circulé, parfois avec insistance, n'ont finalement pas déposé leur candidature. Alors Bartolone, Glavani, Guigou ou Vaillant ? Verdict jeudi après-midi, après une réunion du groupe socialiste au cours de laquelle les députés PS choisiront le candidat ou la candidate qu'ils soumettront au vote le 26 juin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.