Bleu Forêt : chaussettes françaises à succès
Julian Bugier : Merci Véronique.
Le chiffre économique du jour, et il est encourageant. Il s'agit du déficit commercial qui est repassé sous la barre des 30 milliards d'euros au premier semestre, ce qui n'était pas arrivé depuis trois ans.
Un léger mieux qui s'explique notamment parla vigueur du Made in France a l'international. Il y a Airbus et ses avions mais aussi Bleuforêt et ses chaussettes. Après avoir frôlé la faillite, le groupe exporte désormais à tour de bras.
Au coeur des Vosges, cette usine a failli disparaître il y a 20 ans. C'est l'une des rares survivantes françaises sur le marché de la chaussette. Ici, 5 millions de paires sont produites chaque année, dont 1 million va à l'étranger.
On a de l'export.
On a préparé deux palettes.
Très bien.
François Curé est le patron du site Ses carnets de commandes sont pleins. Un 1/3 part a l'export en Europe, aux États-Unis, au Canada et en Asie.
Là, Tokyo, là un départ pour l'Allemagne. C'est bien, deux belles commandes.
En 1994, l'usine a failli fermer. Les industriels du textile délocalisent alors vers le Maroc et la Tunisie, où la main d'oeuvre est moins chère. Mais un homme reprend l'entreprise en pariant sur le haut-de-gamme. Il investit dans des machines ultra-modernes. Ce métier à tricoter permet de coudre la pointe de la chaussette.
La chaussette sort du métier comme ça. Auparavant, cette couture la n'était pas faite. Maintenant, la machine produit la chaussette avec la pointe cousue. Et la couture est très fine, on ne sent rien.
Plus de productivité et de qualité. Depuis 20 ans, 10 millions d'euros ont été investis dans les machines. Et les salariés ont dû se serrer la ceinture.
On a fait des sacrifices, on a perdu notre 13e mois, il n'y a presque plus de participation aux bénéfices, on a perdu la prime d'ancienneté. Et on n'a rien récupéré depuis. Mais on est encore là, on a notre emploi.
De toute façon, y'a pas de boulot ailleurs. On est bien obligés de suivre.
Depuis un an, l'entreprise vend ses chaussettes aux spécialistes : les Chinois. Une ville entière est consacrée à cette industrie en Chine. Elle fabrique 1/3 des chaussettes vendues dans le monde. L'entreprise vosgienne se fait une place avec une stratégie audacieuse: vendre ses produits comme des articles de luxe. 30 à 40 E la paire, soit 3 fois plus chère qu'en France. C'est aussi un signe de reconnaissance sociale d'une classe qui a les moyens de s'offrir des produits de luxe. Dans les grands magasins, un espace est réservé à Bleuforêt avec nos conditionnements. Ils ne veulent pas d'écriture en chinois mais la marque d'origine.
Le but d'ici peu : réaliser la moitie de son chiffre d'affaires a l'international.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.