Budget américain : Barack Obama exhorte le Congrès à un compromis
Le président américain estime que les coupes automatiques enclenchées samedi "ne sont pas intelligentes".
Le contre-la-montre a débuté. Barack Obama a exhorté samedi 2 mars les élus républicains et démocrates du Congrès à rechercher avec lui un compromis pour sortir les Etats-Unis de la crise budgétaire ouverte la veille, avec l'entrée en vigueur de coupes automatiques dans les dépenses fédérales."Ces réductions de dépenses ne sont pas intelligentes", a dit le président américain dans son allocution radiophonique et internet hebdomadaire. "Cela va nuire à notre économie et nous coûter des emplois. Et le Congrès peut les annuler à tout moment, dès lors que les deux camps manifestent la volonté de parvenir à un compromis."
Comme il le fait depuis des semaines, Barack Obama a ensuite énuméré une liste de conséquences concrètes de ces coupes budgétaires dues au blocage politique entre la Maison-Blanche et le Congrès. "Dès cette semaine, les entreprises qui travaillent avec l'armée vont devoir mettre des salariés au chômage, a-t-il poursuivi. Les villes situées près des bases militaires vont subir un coup important. Des centaines de milliers d'Américains qui servent leur pays vont voir leurs salaires réduits et leur temps de travail diminué".
Solutions temporaires
Depuis 2011 et la prise de contrôle par les républicains d'une partie du pouvoir législatif, Barack Obama et ses adversaires se sont affrontés sur la façon de rééquilibrer les comptes publics, alors que l'endettement s'élève à plus de 16 000 milliards de dollars (12 000 milliards d'euros). Les démocrates estiment qu'il faut augmenter les recettes fiscales, avec une hausse d'impôts sur les plus hauts revenus. Les républicains plaident pour une réduction des dépenses.
Vendredi à minuit, d'importantes coupes dans le budget de l'Etat sont entrées en vigueur, à hauteur de 85 milliards de dollars (65 milliards d'euros) pour l'année 2013. Faute d'accord de fond, les deux parties ont trouvé des solutions temporaires, dont cette idée de mettre en place des coupes automatiques dans les dépenses censées être suffisamment douloureuses pour inciter à négocier une solution. Une idée qui ne fonctionne manifestement pas. "Je devrais essayer d'appliquer la méthode mentale des Jedi sur ces gens pour les convaincre", a même ironisé Barack Obama.
Le président républicain de la Chambre a indiqué que son groupe déposerait la semaine prochaine un texte de financement alternatif. De son côté, le chef de l'Etat américain ne s'est pas formellement engagé à le promulguer, mais a laissé entendre qu'il le ferait si le texte respectait de "précédents engagements", c'est-à-dire les grandes lignes de l'évolution des comptes publics sur lesquelles les deux camps se sont mis d'accord à l'été 2011.
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