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Roland Dumas, retour sur un parcours sulfureux en quatre polémiques

Article rédigé par franceinfo
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Jacques Vergès, Roland Dumas et Laurent Gbagbo dans le palais présidentiel d'Abidjan (Côte d'Ivoire), le 30 décembre 2010. (SIA KAMBOU / AFP)

Manuel Valls est "probablement sous influence" juive, a déclaré Roland Dumas lundi 16 février. L'ancien ministre a déjà défrayé la chronique à de nombreuses reprises. Voici quelques exemples.

A 92 ans, Roland Dumas défraie encore la chronique. Invité sur BFMTV, lundi 16 février, il est interrogé par Jean-Jacques Bourdin sur Manuel Valls. L'ancien ministre de François Mitterrand explique alors que le Premier ministre "a des alliances personnelles qui font qu'il a des préjugés. Chacun sait qu'il est marié avec quelqu'un... quelqu'un de très bien d'ailleurs, qui a de l'influence sur lui." Jean-Jacques Bourdin revient à la charge : "Le Premier ministre est-il sous influence juive ?" "Probablement, je peux le penser", lâche Roland Dumas.

La phrase a suscité un tollé, mais c'est loin d'être une première. Rappel de quelques autres polémiques dont Roland Dumas a le secret.

1Il défend la burqa face à Copé



Une femme en burqa est invitée sur le plateau de Thierry Ardisson, en janvier 2010, alors qu'une loi est en préparation pour interdire le port de ce vêtement dans l'espace public. "Cela ne me dérange pas le moins du monde", affirme Roland Dumas, à côté de l'invitée.

Et quand Jean-François Copé, alors président du groupe UMP à l'Assemblée, explique qu'il est interdit, par exemple, de porter des armes, l'ancien ministre récuse cet argument sécuritaire : "Mais ça, c'est l'ordre social, ça n'a rien à voir avec un comportement vestimentaire." Jean-François Copé reprend : "On dissimule son identité et on pose des problèmes de sécurité." Roland Dumas n'est pas convaincu. "C'est exactement le raisonnement qu'on a connu des législateurs de Vichy !"

2A l'hôtel Pullman d'Abidjan pour soutenir Gbagbo

Jacques Vergès, Roland Dumas et Laurent Gbagbo dans le palais présidentiel d'Abidjan (Côte d'Ivoire), le 30 décembre 2010. (SIA KAMBOU / AFP)

Fin 2010, Alassane Ouattara remporte l'élection présidentielle en Côte d'Ivoire, mais Laurent Gbagbo refuse de quitter son siège, malgré les pressions internationales. Jacques Vergès et Roland Dumas, tous deux avocats, volent au secours du président sortant, en décembre 2010, et séjournent trois jours à l'hôtel Pullman d'Abidjan, le temps d'étudier le dossier et de réfléchir à d'éventuels recours juridiques. "Le temps de la colonisation et des juges de paix à compétence étendue est terminé", lance Jacques Vergès.

Mais les commentaires sont parfois cruels. Dominique Pin, ancien de la cellule africaine de l’Elysée sous Mitterrand, dénonce, dans Libération, "l’envie pour deux vieillards pathétiques de rester dans l’actualité, de se donner l’illusion qu’ils pèsent sur les affaires du monde".

3En Libye, il accuse Sarkozy de "crimes contre l'humanité"

L'ancien ministre des Affaires étrangères Roland Dumas en conférence de presse à Tripoli (Libye), le 29 mai 2011. (LOUARBI LARBI / REUTERS)

Après la Côte d'Ivoire, direction la Libye, au mois de mai 2011. Jacques Vergès et Roland Dumas se rendent à Tripoli, à l'invitation du dictateur Mouammar Kadhafi, visé par des frappes militaires depuis deux mois. Une fois sur place, les deux avocats annoncent leur intention de porter plainte contre Nicolas Sarkozy pour "crimes contre l'humanité". Roland Dumas dénonce une "agression brutale contre un pays souverain" et Jacques Vergès estime que l’Etat français est "conduit par des voyous et des assassins".

Dans son ouvrage Coups et blessures, paru la même année, Roland Dumas assure que le Guide suprême libyen l'avait chaleureusement remercié, en 1986 : "Vous m'avez sauvé la vie !" En effet, l'ancien ministre avait convaincu François Mitterrand d'interdire le survol de la France aux bombardiers américains, ce qui avait laissé le temps à Mouammar Kadhafi de s'abriter.

Il "ne croit pas au 11-Septembre"

Ce soir de décembre 2010, Roland Dumas vient vendre son livre sur le plateau de "Ce soir ou jamais". "Je vous dirai ce que je pense du 11-Septembre, je n'y crois pas", lance l'ancien ministre face à une invitée. "L'Afghanistan est incapable de fournir des pilotes qui vont conduire dans la théorie officielle", ajoute-t-il, dans la confusion. Interrogé par le site Oumma.com, le lendemain, il précise sa position : "Il y a énormément de faits anormaux dans la version officielle. J’ai lu et étudié de nombreuses recherches faites sur la question."

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