Tableau connecté, vidéos, devoirs télécommandés... Les révolutions de l'école de demain
A quoi ressembleront les cours, et les contrôles, de demain ? Tour d'horizon des innovations technologiques et pédagogiques qui pourraient envoyer les tableaux noirs aux oubliettes.
Les professeurs s'approchent des stands, intrigués. Aux salons Educatec-Educatice et au salon européen de l'Education, qui se tiennent jusqu'au 20 novembre à la porte de Versailles, à Paris, les enseignants imaginent les classes de demain. "Si on pouvait équiper toutes les salles, ce serait génial", s'exclame une professeure de collège devant un tableau connecté. Quelles innovations vont bientôt révolutionner l'école ? Franceinfo est allé aux deux salons et vous donne quelques éléments.
Les youtubeurs éducation
"Ce sont des concepts complexes qu'on explique de façon dynamique et ludique", explique Marie Camier-Theron. Cette membre de la Ligue de l'enseignement a invité au salon des youtubeurs éducation. Ils ont jusqu'à 800 000 abonnés et tentent de vulgariser le droit, la biologie ou encore la littérature, en vidéo. Redek, comme il se surnomme sur la chaîne "Le Mock" qu'il tient avec Pierrot, se concentre sur les grands classiques de la littérature comme Oedipe roi, L'Etranger, Candide ou Madame Bovary.
"Je suis professeur de français à côté de cette activité. On a décidé de créer cette chaîne pour expliquer, avec un ton ludique et dans un format court, des thèmes difficiles à aborder", précise Redek à franceinfo. Pour Oedipe roi, ils ont opté pour la parodie ; pour la naissance des dragons dans la littérature, ils ont choisi d'accrocher l'internaute avec une référence à Game of Thrones.
Leurs vidéos ont déjà convaincu 13 000 internautes. Bruce Benamran, lui, vient de dépasser les 800 000 abonnés. Sa chaîne Youtube, "e-penser", est consacrée aux sciences. "Je voyais beaucoup de chaînes du genre en anglais, mais rien en français. J'ai donc décidé de créer e-penser", explique-t-il. Et sa chaîne est déjà utilisée en classe : "Certains enseignants montrent mes vidéos en introduction de cours, pour débuter de manière légère."
Les tableaux tactiles et connectés
Speechi, i3 Technologies ou Smart Technologies, tous veulent remplacer le bon vieux tableau à craie par une tablette géante. Ces entreprises proposent au professeur d'utiliser sa main ou un stylet, selon le modèle, pour inscrire ses instructions devant les élèves. Il peut à sa guise intégrer des vidéos ou des photos et y faire des annotations, comme le montre la vidéo promotionnelle de l'entreprise Smart Technologies ci-dessous. "Un professeur de mathématiques, par exemple, peut faire un rond approximatif, le logiciel va le reconnaître et en faire une forme parfaite", ajoute Thierry Klein, directeur de Speechi, à franceinfo.
Une technologie au prix élevé. Chez Speechi, les tarifs commencent à 1 800 euros et peuvent dépasser les 5 000 euros, pour les plus gros modèles. Dans les classes, les modèles se font donc encore rares : "Nous avons équipé 2 000 classes", explique Thierry Klein.
La tablette qui rend la physique-chimie ludique
"Fini le côté rébarbatif des sciences", présente un commercial de l'entreprise Einstein aux visiteurs du salon. Son produit ? Une tablette équipée de capteurs de température, d'UV, de PH ou encore d'humidité, pour faciliter les expériences scientifiques. "C'est plus ludique. L'élève branche sa tablette à la fiole à tester et récolte des informations sur tableur ou graphique", explique le représentant à franceinfo.
Les contrôles télécommandés
Une expérience qui ressemble à l'examen du code de la route. L'entreprise QuizzBox est venue au salon pour proposer de renouveler les tests en classe. "Le professeur entre ses questions et les propositions de réponses dans un power point. Il lance son test et les élèves répondent sur des petites télécommandes", explique Pierre-Antoine Gaczynski, employé de l'entreprise.
Un dispositif interactif qui existe déjà sur smartphone. Le principe : l'élève répond aux questions sur son téléphone grâce à des applications comme Socrative ou Pingpong. "Le problème, c'est que les élèves n'ont pas toujours leur téléphone ou n'ont plus de batterie. Et puis, avec la télécommande, ils n'ont pas la tête constamment penchée vers le bas. Cela replace le professeur au centre du processus pédagogique", défend Pierre-Antoine Gaczynski. Il a en tout cas convaincu cette professeure de l'Université de Nantes.
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