Guéant candidat aux législatives : "un parachutage" pour Bayrou, "une bonne chose" pour le PS
Le ministre de l'Intérieur brigue l'investiture de l'UMP dans une circonscription des Hauts-de-Seine. Si le PS ne "voit pas où est le problème", le président du MoDem dénonce cette arrivée.
Le ministre de l'Intérieur Claude Guéant veut briguer un siège de député. Il a annoncé jeudi 29 décembre qu'il souhaitait se présenter à Boulogne-Billancourt, dans les Hauts-de-Seine.
"Je sollicite l'investiture de l'UMP pour cette circonscription" en vue des élections législatives de juin prochain, a déclaré Claude Guéant. Ancien préfet et ex-secrétaire général de l'Elysée, le ministre, qui aura 67 ans le 17 janvier, n'a jamais été parlementaire.
"Des partis qui profitent de leur puissance supposée", pour Bayrou
L'ancien ministre de l'Education nationale et candidat du MoDem à la présidentielle a réagi à cette annonce en se disant "opposé aux parachutages" vendredi 30 décembre sur RTL. Bayrou dénonce "la stratégie de ces partis provisoirement dominants qui profitent de leur puissance supposée pour aller parachuter des candidats qui n'ont aucun lien avec le terrain qu'ils représenteront".
"Je pense que la démocratie française mérite mieux, a ajouté François Bayrou. Elle mérite qu'il y ait une vraie implantation des futurs élus auprès de ceux, leurs concitoyens, qu'ils représenteront."
Le PS ne voit "pas où est le problème"
Sur Europe 1, André Vallini, sénateur PS et qui fait partie de l'équipe de campagne de François Hollande, estime que "c'est plutôt une bonne chose" que Claude Guéant décide "d'affronter le suffrage universel". Mais il tempère : "Je dis que cette circonscription est acquise à la droite, qu'il ne prend aucun risque à se présenter à Boulogne." "A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire", conclut-il, rejoignant ainsi l'ancien ministre socialiste de l'Intérieur, Daniel Vaillant, qui parle de "pantouflage électoral".
Bruno Julliard, chargé de l'éducation dans l'équipe de François Hollande, trouve aussi la candidature "plutôt saine" et ne voit "pas où est le problème". "C'est une affaire qui concerne l'UMP. C'est à (elle) de décider si elle parachute ou pas Claude Guéant et dans quel département", a-t-il estimé à l'antenne de Radio Classique.
Manuel Valls, directeur de la communication du candidat socialiste, a estimé sur Twitter que la candidature de Guéant était une "mauvaise pioche pour Boulogne".
Soupçons "d'intentions mal intentionnées", selon Pierre-Christophe Baguet
Face aux allégations de parachutage, Pierre-Christophe Baguet, député sortant et maire de Boulogne-Billancourt qui a proposé à Claude Guéant sa succession, a réagi en réaffirmant que "c'est un vrai choix personnel. C'est ça qui est terrible en politique, tout est suspecté d'intentions mal intentionnées".
"Claude Guéant est un grand serviteur de l’Etat, je trouverais dommage que la France ou le Parlement se prive de cette grand figure. Ce serait une erreur", a-t-il expliqué vendredi 30 décembre au micro d'Europe 1.
Une investiture très probable
Claude Guéant n'est pas le seul ministre à vouloir entrer dans l'hémicycle en 2012 : au moins 70 % des membres du gouvernement ont déjà annoncé leur volonté de se présenter.
Alors que le conseil national de l'UMP entérinera le 28 janvier ses investitures aux législatives, la désignation de Claude Guéant par le parti présidentiel s'annonce comme une simple formalité. Le secrétaire général de l'UMP, Jean-François Copé, "lui apporte son soutien", selon une source interne au parti sollicitée par l'AFP.
Patrick Balkany, député-maire UMP de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) a lui souhaité rappeler qu'"en matière d'élection il n'y a jamais de cadeau. On n'est jamais le seul candidat et il faut toujours se faire élire".
L'annonce de ses ambitions dans cette ville, fief UMP, met fin à des rumeurs faisant état de son éventuelle implantation dans la 3e circonscription des Yvelines (Le Chesnay/Saint-Nom-la-Bretèche), actuellement détenue par l'ancien secrétaire d'Etat Nouveau Centre Christian Blanc.
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