Comment envoyer des fichiers volumineux à vos proches ?
La pièce jointe n'est pas vraiment adaptée pour envoyer une vidéo de vos exploits sur les pistes. Mais pas de panique : francetv info vous détaille toutes les façons d'envoyer des fichiers volumineux.
La pièce jointe serait-elle has-been ? Nous sommes encore nombreux à l'utiliser à l'occasion, mais nous sommes tout aussi nombreux à nous être heurtés aux limites de cet outil, finalement aussi désuet que le trombone auquel il emprunte son image. Et la limite principale, c'est le poids de ces "PJ" trop volumineuses pour ce bon vieux protocole SMTP ( (Simple Mail Transfer Protocol, ou Protocole simple de transfert de courrier), celui qui régit généralement vos mails. Heureusement, les alternatives existent pour partager et envoyer à vos proches des fichiers de toutes tailles et sous toutes les formes.
Les limites de la pièce jointe
Au départ, une boite mail - que vous utilisiez votre navigateur pour y accéder (par exemple Gmail ou Hotmail), ou un logiciel client (comme Outlook ou Thunderbird) - est un outil conçu pour envoyer du texte. Rapidement, la fonction pièce jointe est venue s'y greffer, vous permettant d'envoyer aussi bien des "lettres" que de petits "colis". La limitation en termes de taille de pièce jointe a évolué avec le temps, passant généralement de 5 à 10 Mo, avant d'atteindre, comme c'est le cas à peu près partout aujourd'hui, un volume maximum compris entre 20 et 25 Mo. C'est largement suffisant pour cette photo sur la piste noire de Val d'Isère, mais si l'envie vous prenait de filmer vos exploits, vous conviendrez que cela demeure léger.
Bien sûr, le peer-to-peer ou une plateforme de partage de vidéos comme Dailymotion répondent à ces exigences, mais leur accès est public et l'on parle ici d'échange de fichiers privés avec des destinataires triés sur le volet. Pas de diffusion de masse.
YouSendIt et autres plateformes d'hébergement temporaire de fichiers
Le SMTP étant mal adapté, longtemps, c'est le protocole HTTP (Hypertext Transfer Protocol) qui s'est taillé la part du lion dans le registre de l'envoi de fichiers trop volumineux pour tenir dans une pièce jointe. On peut citer par exemple des sites encore très populaires comme YouSendIt ou Free Download. Il s'agit de plateformes d'hébergement de fichiers temporaires, protégés ou non par mot de passe, qui vous permettent d'"uploader" (télécharger en direction d'un serveur), depuis votre navigateur web, n'importe quel fichier trop lourd pour être expédié par e-mail. En retour, le service envoie un lien par e-mail à vos destinataires, qui utilisent à leur tour leur navigateur pour le télécharger sur leur propre disque dur.
D'autres services sont parfois intégrés directement à votre navigateur internet et vous permettent d'échanger des fichiers de "poste à poste". C'est le cas de certains plugins pour Chrome ou Firefox, mais surtout d'Opera 10 (un excellent navigateur alternatif) et de son service Opera Unite.
Pourtant, ces systèmes risquent pour la plupart d'être relégués aux oubliettes du web avec l'apparition du "cloud computing". Ils recèlent certaines faiblesses inhérentes au protocole HTTP sur lequel ils reposent et qui est, à l'instar de votre boite mail, davantage adapté au transfert de texte que de fichiers. Ainsi, ils ne gèrent généralement pas l'interruption puis la reprise du téléchargement. Enfin, ils sont souvent limités dans le temps.
Le stockage "dans les nuages"
Bien conscients des limites du service qu'ils proposaient, vos fournisseurs d'adresses e-mail n'ont pas tardé à s'adapter à la nouvelle donne numérique. Ils se sont lancés dans le "clouding", autrement dit le stockage en ligne d'applications et de données, "dans les nuages". Ainsi, Google, et tous ses concurrents dans son sillage, ont amorcé leur mue au printemps dernier. Cela a donné Google Drive pour l'entreprise de Mountain View, ou encore Sky Drive, pour Outlook et Microsoft.
Ces nouveaux services, ouverts dans le cas de Google Drive aux titulaires d'un compte Gmail, permettent à leurs utilisateurs de stocker leurs fichiers directement en ligne, plutôt que sur leur disque dur, et de les partager librement avec d'autres internautes. Mais aussi de pouvoir y accéder depuis n'importe quel ordinateur au moyen d'un mot de passe. Les possibilités sont vastes, elles vont de la simple présentation PowerPoint au film de vacances le plus volumineux, dans la limite de l'espace de stockage mis à disposition. En l'espèce, 5 Go de données pour Google Drive.
Si vous êtes un adepte des produits Apple, vous disposez dans le même registre du service iCloud, savamment habillé en révolution par le département marketing de la firme de Cupertino, mais qui n'est autre qu'un rattrapage au regard de ce dont jouissaient depuis un moment déjà les utilisateurs de PC.
Dans leur principe, ces nouveaux services empruntent pour partie au concept de Dropbox, une entreprise californienne fondée en 2008 et dont le succès lui vaut aujourd'hui, comme kleenex en son temps, d'être à la fois une marque et un nom commun.
Les drop box
Littéralement, et après transposition au français, une "drop box" est une "boîte de dépôt". Autrement dit, pour continuer à filer la métaphore postale, il s'agit d'une "consigne". Elle prend la forme d'un logiciel à télécharger, auquel vous accéderez à tout moment en cliquant sur une icône ajoutée à votre barre de lancement rapide (en bas à droite de votre bureau à côté de l'horloge).
Elle ouvre un répertoire stocké sur votre ordinateur, dans lequel vous pourrez glisser vos fichiers volumineux et qui sera synchronisé avec les serveurs du service choisi. La version gratuite de Dropbox vous offre 2 Go de stockage. Pour partager un fichier avec l'un de vos proches, il vous suffit de vous rendre sur la page web de Dropbox, de sélectionner le fichier voulu et de choisir une option de partage (e-mail, Facebook ou Twitter).
Si vous choisissez l'option e-mail, ne vous attendez pas à ce que belle-maman reçoive un mail et une pièce jointe. Vous lui ferez en fait parvenir automatiquement un lien sécurisé qui lui permettra de télécharger votre fichier depuis son navigateur internet.
Les services de ce type sont nombreux en ligne et se livrent une concurrence acharnée, notamment au regard de l'espace de stockage offert. Mega, le dernier né de Kim Dotcom, offre à titre d'exemple 50 Go de stockage à ses utilisateurs.
Transformez votre ordinateur en serveur FTP
Beaucoup l'ignorent, mais il n'est nul besoin de posséder un site web pour disposer à la maison d'un serveur FTP (File Transfer Protocol) grâce auquel vous pourrez partager vos fichiers. Vous pouvez, quand bon vous semble et à la seule condition de disposer d'une connexion internet, changer votre PC de bureau en serveur de données. Pour ce faire, vous aurez besoin d'un logiciel comme FileZilla Server ou encore TYPSoft FTP (gratuits).
L'interface de ces logiciels est nettement moins amicale que celle des sites de type Dropbox, mais les tutoriels sont nombreux sur la toile pour vous aider à les installer et à les configurer. Ils vous permettent de partager un dossier local (stocké sur le disque dur de votre ordinateur) dans lequel vous glisserez vos fichiers. Il vous suffira alors d'en partager l'accès avec vos proches pour leur permettre d'aller chercher tel ou tel document directement sur votre disque dur.
La méthode a de quoi en effrayer plus d'un, mais c'est sans doute le prix à payer pour qui refuserait de confier à un tiers (qu'il s'agisse de Google, Mega ou Apple), ses précieux fichiers privés. En dernier recours, vous pourrez toujours mettre un bon vieux CD gravé dans une enveloppe, cela devrait passer comme une lettre à la poste.
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