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Corse : Un tué, deux blessés graves dans une fusillade liée au banditisme

Quatorzième tué par balles en Corse depuis le début de l'année, un homme de 25 ans a été exécuté mercredi et deux autres grièvement blessés lors d'une fusillade sur une petite route de Castagniccia (Haute-Corse), pour laquelle l'enquête s'oriente sur la piste du banditisme.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3 min

Quatorzième tué par balles en Corse depuis le début de l'année, un homme de 25 ans a été exécuté mercredi et deux autres grièvement blessés lors d'une fusillade sur une petite route de Castagniccia (Haute-Corse), pour laquelle l'enquête s'oriente sur la piste du banditisme.

Jean-Dominique Cortopossi, originaire de Bastia, est mort alors que les pompiers tentaient de le ranimer à bord du véhicule utilitaire dans lequel il circulait, près du village de Silvarecciu, à une cinquantaine de kilomètres au Sud de Bastia.Egalement atteints de plusieurs balles, deux autres occupants du véhicule ont été grièvement blessés et héliportés à l'hôpital de Bastia où leur pronostic vital était engagé.

Un quatrième homme, qui se trouvait avec eux, a été porté disparu et est recherché par les enquêteurs.Alerté par téléphone vers 07H00 par l'une des victimes, les pompiers ont d'abord pensé intervenir sur un accident de la circulation routière. Sur place, ils ont découvert que le véhicule criblé de balles avait percuté un muret avant de verser dans le ravin et poursuivi sa course sur plusieurs centaines de mètres.

Le procureur de la République à Bastia, Dominique Alzéari, qui s'est rendu sur place, a indiqué que l'enquête allait s'orienter sur la piste du banditisme.Les victimes, a-t-il précisé étaient défavorablement connues de la police, certaines ayant été entendues pour des faits criminels.M. Alzéari a ajouté que la police judiciaire et la gendarmerie étaient co-saisies pour cette enquête.

Les circonstances de la fusillade demeuraient confuses à la mi-journée, la seule certitude étant que quatre hommes au moins y ont été impliqués.Compte tenu de la violence de l'attaque et du nombre de projectiles utilisés, l'hypothèse d'un guet-apens sur une portion isolée de cette petite route sinueuse en moyenne montagne est retenue par les enquêteurs qui rechercheraient une voiture.

Spéculation et guerre Jean-Dominique Cortopossi est la quatorzième personne tuée par balles en Corse depuis le 1er janvier, généralement dans des règlements de comptes et des affaires de grand banditisme.Quasiment aucune de ces affaires n'a été élucidée, pas plus que les dizaines d'homicides enregistrés en Corse chaque année, en dépit des importants moyens humains et techniques dont disposent les forces de sécurité dans l'île.

M. Alzéari a d'ailleurs indiqué que certains des hommes visés mercredi avaient fait l'objet de surveillance téléphonique.Plusieurs d'entre eux, selon une source proche de l'enquête, étaient liés à un entrepreneur de BTP et restaurateur, Christian Leoni, 49 ans.Membre supposé de la bande criminelle bastiaise de la Brise de mer, dont les chefs ont quasiment tous été assassinés, il avait été exécuté le 28 octobre devant son restaurant de San Nicolao, près de la station balnéaire de Moriani (Haute-Corse) dans la même région que celle de la tuerie de mercredi.

L'assassinat de Leoni avait été revendiqué un mois plus tard par le Front de libération nationale de la Corse (FLNC). L'organisation clandestine avait déclaré avoir ainsi vengé l'assassinat d'un militant nationaliste, Charles-Philippe Paoli, 42 ans, qui travaillait également dans le BTP et l'immobilier, alors qu'il circulait en scooter le 28 juin toujours dans le même secteur de la plaine orientale au sud de Bastia.Située le long de l'axe Bastia/Porto-Vecchio, la côte orientale de Corse, sur la mer Tyrrhénienne, est le théâtre de nombreux règlements de comptes, souvent ultra-violents, sur fond d'intense spéculation foncière et immobilière et d'une guerre pour le contrôle des activités de construction, d'immobilier et de tourisme.

Après les assassinats, l'automne dernier à Ajaccio, d'un ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, Antoine Sollacaro, et du président de la Chambre de commerce et d'industrie, Jacques Nacer, le gouvernement avait exprimé, à grand renfort de visites ministérielles en Corse, sa détermination à éradiquer le grand banditisme dans une île devenue l'une des régions les plus criminogènes d'Europe avec des dizaines de crimes de sang chaque année pour 315.000 habitants seulement.

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