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Coupe du monde 2018 : l'incroyable erreur d'arbitrage qui a entaché le premier France-Argentine de l'histoire

Les Bleus affrontent l'Argentine à Montevideo, le 15 juillet 1930. Une rencontre restée célèbre pour un improbable fait de jeu : l'arbitre a sifflé la fin de la rencontre alors qu'il restait encore au moins six minutes à jouer. 

Article rédigé par Fabien Magnenou
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
L'équipe de France qui s'apprête à affronter l'Argentine, le 15 juillet au Estadio Gran Parque Central de Montevideo (Uruguay), lors de la 1re édition de la Coupe du monde en 1930. (LE MIROIR DES SPORTS / GALLICA)

Imaginez les Bleus de Didier Deschamps menés 1-0 par l'Argentine. Puis que l'arbitre siffle la fin du match à la 84e. Vous seriez furieux ? Et vous auriez raison... C'est ce qui est arrivé à l'équipe de France le 15 juillet 1930, lors de la première Coupe du monde de l'histoire.

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A l'époque, les voyages sont nettement plus difficiles qu'aujourd'hui et les Bleus passent quinze jours en mer pour rallier Montevideo (Uruguay), terre promise du football. Après une victoire inaugurale contre le Mexique (4-1), les Français se sont forgés l'image d'une équipe physique, voire brutale, avant d'affronter l'Argentine.

Le public est déchaîné, la police intervient

Ce jour-là, leur vitesse épate l'assistance, mais à huit minutes de la fin, l'Argentin Luis Monti parvient à marquer un but sur coup franc. Les Bleus maintiennent toutefois la pression. Une tentative d'André Maschinot échoue pour quelques centimètres, puis c'est au tour de Marcel Langiller de filer au but... Le suspense est à son comble, mais Gilberto de Almeida Rêgo, l'arbitre brésilien de la rencontre, choisit, sans que l'on sache pourquoi, de siffler la fin du match. Les deux équipes ne jouent pourtant que la 84e minute de jeu, alors qu'un match dure une heure et demie, sans compter les arrêts de jeu. Stupeur dans le stade uruguayen survolté, tout entier acquis à la cause des Français.

La suite ? Un chaos. Les Français râlent et dénoncent la décision de l'arbitre, tandis que des joueurs argentins regagnent déjà les vestiaires, selon le journal El Heraldo de Madrid de l'époque. Le public est déchaîné et la police montée doit même intervenir, relate Frédéric Veille dans ses Histoires insolites de la Coupe du monde de football (éd. City). Finalement, un juge de touche vient s'entretenir avec l'arbitre brésilien et le convainc de faire reprendre le jeu. Les 22 acteurs complètent l'horloge et disputent même quelques minutes supplémentaires, mais le score n'évoluera plus, malgré une dernière occasion des Bleus.

Un Argentin fait une crise de nerfs

Malgré la défaite, les Bleus sont ovationnés par les spectateurs uruguayens, survoltés à l'idée de voir perdre leur rival argentin. Furieux de l'attitude du public, l'Argentin Roberto Cherro a été victime d'une crise de nerfs et a dû quitter le terrain. "Les joueurs français furent portés en triomphe, toujours aux cris de 'Francia !' Et certains ne purent rejoindre les voitures", écrit Raoul Caudron, membre du bureau de sélection, dans les colonnes du Miroir des sports. Étonnamment, ce dernier ne fait aucune mention de l'interruption de la rencontre et préfère évoquer le "cœur" et la combativité des siens – "des lions ou des coqs plutôt".

Les autres journaux français, comme Match ou L'Auto, ne mentionnent pas non plus ce fait de jeu dans leurs compte-rendus. Certains observateurs écrivent même que les joueurs étaient déjà sous la douche, mais l'anecdote est impossible à vérifier. Les souvenirs des acteurs ne sont plus très précis, à l'image de Lucien Laurent dans un entretien accordé à Football365. "Je ne me rappelle plus très bien de la fin de match, mais c’est dommage, car on prend ce but quand on domine, lâchait le premier buteur français en Coupe du monde. Après, la partie est interrompue. Puis, elle reprend, mais ce n’est plus le même match."

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