Coupe du monde 2022 : avant France-Pologne, quelles leçons les Bleus ont-ils tiré de l’élimination face à la Suisse à l'Euro ?
L'équipe de France largement favorite en huitième de finale d'une grande compétition internationale, face à une équipe sortie difficilement de son groupe et qui joue en rouge et blanc. Au moment d'aborder son match face à la Pologne, dimanche 4 décembre, en huitièmes de finale de la Coupe du monde, cette rencontre a des faux airs de France-Suisse. D'un piège tendu aux joueurs de Didier Deschamps, tombés dedans ce 28 juin 2021, avec une défaite aux tirs au but (3-3, 4-5 t.a.b.).
Fort heureusement, les dix joueurs présents à Bucarest ce jour-là, et qui sont actuellement de l'aventure qatarienne, ont retenu les leçons de ce triste épisode et les transmettent aux plus jeunes et plus inexpérimentés du groupe tricolore. C'est en tout cas ce qu'ont expliqué Antoine Griezmann et Hugo Lloris ces derniers jours, interrogés sur les similitudes entre le match contre la Pologne et celui contre la Suisse. Le premier constat, c'est que tout se joue dans la tête.
"Je pense qu'on s'est un peu trop relâchés contre la Suisse quand on menait 3 buts à 1. On a cru que c'était plié", s'est d'abord remémoré "Grizou" vendredi, lorsque ce triste souvenir lui a été évoqué dans la salle de presse du stade Jassim bin Hamad. Après le but de Paul Pogba face à la Suisse, le troisième pour les Français, ces derniers étaient, en effet, apparus soulagés. Un peu trop, puisqu'il restait dix minutes à jouer et que la Suisse avait renversé la table dans les derniers instants.
"On peut gagner ou perdre un match à n'importe quel moment"
"On va se rappeler avant le match contre la Pologne que rien n'est acquis. Même si tu es devant ou mené au score, tout peut se passer. On peut gagner ou perdre un match à n'importe quel moment", poursuit Griezmann. Hugo Lloris de son côté, a insisté samedi sur la "concentration en fin de match qui doit permettre de faire pencher les détails en notre faveur". Plutôt que du côté polonais.
Le capitaine de l'équipe de France, qui va égaler dimanche le record de sélections de Lilian Thuram (142 capes), a rappelé l'importance de la "préparation mentale" avant un tel rendez-vous. Dans cette préparation, Didier Deschamps a-t-il lui aussi retenu des leçons de la désillusion face à la Suisse ? "Je ne tombe pas dans une routine et je ne vais pas en rajouter non plus" dans le discours aux joueurs avant les matchs à élimination directe, a expliqué le sélectionneur samedi.
"Si j'en rajoute, ça va amener ce que je ne veux pas, c'est-à-dire un peu plus de stress, alors qu'on a notre tranquillité et notre sérénité", a ajouté Deschamps. Aux joueurs, donc, de prendre conscience de l'enjeu. Une victoire et c'est un match de plus à jouer. Une défaite et c'est la porte, les valises et le retour à Paris. Et parfois, ça ne tient qu'à un fil. "Il faut se dire que quel que soit le scénario, il faut réaliser un match plein, glisse Lloris. Et lorsqu'on a l'opportunité, il faut être tueur et faire mal à l'adversaire."
Les tirs au but, l'autre leçon
Ce sera d'autant plus le cas face à une équipe de Pologne solide défensivement, qui "aime souffrir", selon Deschamps. La sélection polonaise n'a encaissé que deux buts en phase de groupes, contre l'Argentine (0-2) et peut compter sur un grand Wojciech Szczesny, dans une forme étincelante. Le gardien, probablement le meilleur de la phase de groupes, a déjà sorti deux penaltys contre l'Arabie saoudite et l'Argentine. Un autre défi de taille pour l'équipe de France.
Battus aux tirs au but par la Suisse, les Bleus ont aussi certainement retenu la leçon dans ce domaine. Depuis la Coupe du monde 2018, les joueurs tricolores ont raté cinq des quatorze penaltys qu'ils ont tentés. Ils devaient s'y entraîner samedi soir, à l'abri des regards sur la pelouse du stade Jassim bin Hamad, alors que les Polonais s'y sont exercés dès le lendemain de leur qualification pour les huitièmes de finale.
Avant de penser à une éventuelle séance de tirs au but, il y aura 90 minutes pour mettre la Pologne à terre. C'est ce que s'est évertué à expliquer Didier Deschamps, qui considère que "parler du passé" et du match contre la Suisse, "je n'en vois pas l'intérêt". "Si ce n'est que les joueurs qui étaient présents à ce moment-là, les sensations qu'ils ont eues, ils n'ont pas envie de les revivre. Le seul point commun, c'est que c'est un huitième de finale", a ajouté le sélectionneur. Une toute autre histoire, donc, que les joueurs de l'équipe de France sont prêts à écrire.
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