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Coupe du monde 2022 : cinq choses à savoir sur Gianni Infantino, le très influent président de la Fifa

L'Italo-Suisse de 52 ans, à la tête de la Fédération internationale de football depuis 2016, est un fervent défenseur du Mondial au Qatar qui s'ouvre dimanche. Il est aussi l'ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA et possède la réputation de réformateur.

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Fifa, Gianni Infantino, le 19 novembre 2022 à Doha lors d'une conférence de presse avant le début du Mondial au Qatar. (FABRICE COFFRINI / AFP)

Il ne passe jamais inaperçu. Le président de la Fédération internationale de football (Fifa), Gianni Infantino, est un dirigeant médiatique, contesté et omniprésent. Alors que la Coupe du monde au Qatar s'ouvre dimanche 20 novembre, l'Italo-Suisse de 52 ans a multiplié les prises de parole pour défendre ce Mondial décrié, expliquant samedi qu'il se sentait "gay, handicapé, travailleur immigré". Une prise de position qui définit l'homme, ancien bras droit de Michel Platini à l'UEFA. Voici cinq choses à savoir sur le patron du football mondial.

1Il est candidat pour un troisième mandat à la tête de la Fifa

Président de la Fifa depuis 2016, Gianni Infantino est le seul candidat pour briguer un troisième et dernier mandat de quatre ans. Il devrait être sans surprise reconduit, et suivre le chemin de son prédécesseur, le Suisse Sepp Blatter, qui a dirigé l'instance de 1998 à 2015.

Gianni Infantino avait d'ailleurs été élu en 2016 avec la promesse de "restaurer l'image de la Fifa", alors engluée dans le "Fifagate", un scandale planétaire de corruption. Même s'il a gonflé les recettes de la Fédération internationale de football, ce juriste de formation dirige toujours une instance ultra-puissante mais contestée.

2Il a grandi dans l'ombre de Michel Platini

Gianni Infantino vient de l'UEFA, où il a longtemps été le bras droit de Michel Platini. Le dirigeant de 52 ans a intégré en 2000 l'instance européenne, qui regroupe 55 fédérations européennes et organise notamment la Ligue des champions ou le championnat d'Europe des nations (Euro). Il est devenu directeur des services juridiques en 2004, puis secrétaire général en 2009. Le président de l'UEFA était alors l'ancien numéro 10 de l'équipe de France (2007-2015).

Après avoir été cordiale, la relation entre les deux hommes s'est compliquée au gré des affaires judiciaires du Français – il a été acquitté en première instance en juillet par la justice suisse pour des soupçons d'escroquerie à la Fifa – et de l'ascension d'Infantino. "C'est un très bon juriste, un très bon secrétaire général, mais il n'a aucune légitimité, il n'est pas crédible comme président de la Fifa. Il a vomi pendant dix ans sur la Fifa. Quand je dis 'vomi', j'en rajoute un peu, mais tout le monde sait qu'il critiquait tout le temps la Fifa", expliquait en 2019 Michel Platini dans L'Equipe.

Gianni Infantino s'est ainsi présenté à la tête de la fédération internationale à la place de Michel Platini, qui avait raconté les coulisses de sa candidature. "Il est venu me voir dans mon bureau pour m'expliquer qu'il allait se présenter comme candidat. Avant, il avait tout fait pour que je sois président de la Fifa (...) car moi à la tête de la Fifa, lui se voyait président de l'UEFA. Mais quand il a compris que j'étais 'mort' à cause de mes ennuis [judiciaires], il a décidé de se présenter à ma place. Peut-être aussi qu'il a vu le montant du bonus."

3C'est un fervent défenseur du Mondial au Qatar, où il vit

Alors que la Coupe du monde au Qatar s'ouvre dans un contexte de défiance, du moins en Europe, Gianni Infantino, qui vit désormais avec sa famille à Doha (selon les révélations faites par le média suisse Blick en janvier), a toujours défendu ce Mondial organisé en hiver et marqué par de nombreuses aberrations (non-respect des droits humains, stades climatisés, soupçons de corruption...).

"Aujourd'hui, je me sens qatarien. Aujourd'hui, je me sens arabe. Aujourd'hui, je me sens africain. Aujourd'hui, je me sens gay. Aujourd'hui, je me sens handicapé. Aujourd'hui, je me sens travailleur migrant", s'est-il notamment défendu samedi, lors d'une conférence de presse inaugurale. Le président de la Fifa a qualifié d'"hypocrites" la vague de réactions négatives ces dernières semaines, en particulier au sujet des travailleurs migrants qui ont travaillé sur les chantiers de construction d'infrastructures pour le Mondial.

4Il veut moderniser le football

Partout où il passe, Gianni Infantino possède cette étiquette de "réformateur". A l'UEFA, il a aidé au lancement du fair-play financier, qui a pour but de contrôler les dépenses des clubs européens. Le dirigeant italo-suisse a aussi participé à l'extension de l'Euro (de 16 à 24 équipes) en 2016 lors de la compétition en France.

Dans sa volonté d'expansion, notamment pour y gagner financièrement, Gianni Infantino est également à l'origine du passage de 32 à 48 équipes lors du prochain Mondial au Canada, aux Etats-Unis et au Mexique en 2026, arguant que "le football ne se limite pas à l'Europe et à l'Amérique latine". Le dirigeant voulait initialement passer à 48 équipes pour la Coupe du monde au Qatar, mais il a échoué, et son mandat à la Fifa a aussi connu son lot d'échecs. Il a ainsi abandonné en mars l'idée d'une Coupe du monde tous les deux ans, et peine à convaincre à propos de l'élargissement du Mondial des clubs à 24 équipes.

5Il fait l'objet d'une procédure pénale en Suisse

Gianni Infantino est visé par une procédure pénale en Suisse depuis 2020 pour "incitation à l'abus d'autorité, à la violation du secret de fonction et à l'entrave à l'action pénale", dans le cadre du Fifagate, cette tentaculaire affaire de corruption. Il est soupçonné d'avoir voulu interférer dans des enquêtes sur la Fifa et la Coupe du monde au Qatar.

Il a également été cité dans les Panama Papers. Gianni Infantino est accusé d'avoir signé des contrats douteux avec une société offshore pour des droits télévisés, lorsqu'il dirigeait le département juridique de l'UEFA.

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