Coupe du monde 2022 : ferveur saoudienne, discrétion française, fanfare sénégalaise... Qui gagne la bataille des supporters à Doha ?
La phase de groupes de la Coupe du monde 2022 a touché à sa fin, vendredi 2 décembre. Les supporters des 32 pays engagés ont chacun eu leur chance de briller dans les rues de Doha, comme dans les huit stades du tournoi. Franceinfo: sport a mesuré les décibels émis par chacune des délégations.
Ils sont partout : Mexique, Argentine, Arabie saoudite
Comme à chaque Mondial, la fièvre sud-américaine a été au rendez-vous. Avec 91 000 billets achetés, les Mexicains sont arrivés en masse à Doha. Avant même de prendre l'avion pour l'émirat, ils ont été les premiers visibles à l'aéroport. Il n'y a pas eu une journée sans croiser de sombrero dans les couloirs du métro. Mais, avantage à l'Argentine pour l'ambiance, clairement au-dessus en termes de chants. La défaite initiale face à l'Arabie saoudite a clairement lancé le tournoi.
En plus d'être également très nombreux chez leurs voisins qatariens, notamment dans le très fréquenté Souq Waqif, les supporters saoudiens ont lancé les premiers chambrages avec le fameux "Where is Messi?" (Où est Messi?). Comme les Mexicains, ils ont déjà vu leur aventure se terminer, mais ils seront encore très nombreux jusqu'à la fin de la compétition. On notera aussi la très surprenante représentation galloise autour des stades. Que ce soit sur un Danemark-Tunisie, un Iran-Etats-Unis, vous êtes sûrs d'en croiser.
Ils ont fait monter les décibels : Tunisie, Iran, Sénégal, Maroc
On aurait pu également ajouter la Tunisie à la première catégorie, mais on retiendra plus la ferveur de ses supporters et un hymne vibrant lors de l'entrée en lice face au Danemark. En plus de battre les Bleus, les Aigles de Carthage leur ont aussi donné une leçon en tribunes. Les Marocains ont également fait beaucoup de bruit, privatisant le Souq Waqif après leur victoire et qualification face au Canada. Plus largement, la ferveur des supporters du Maghreb, pour la première Coupe du monde de l'histoire en pays arabe, donne une saveur particulière au tournoi.
Dans les stades, personne ne fait plus monter les décibels que la fanfare sénégalaise. Le rythme constant des djembés recouvre toute autre émanation, au point d'agacer certains de nos voisins de tribune de presse, craignant la migraine. Mention spéciale également aux Iraniens, qui ont redonné vie (et abusé) des vuvuzelas, cet instrument à vent qui avait cassé les oreilles de tous les participants au Mondial 2010 en Afrique du sud.
Ils sont là sans qu'on ne les ait invités : Algérie, Colombie, Pérou, Palestine, Ouzbékistan
Certains supporters avaient déjà pris leurs places avant de savoir si leur sélection se qualifierait ou non pour la Coupe du monde. D'autres avaient tout simplement envie de participer à l'événement. Dans ce même esprit de fête que les Marocains et les Tunisiens, les Algériens ont fait le déplacement, comme les habitants de pays du Golfe, principalement Koweïtiens.
Beaucoup de drapeaux palestiniens ont aussi été aperçus dans les tribunes des huit stades de la compétition. Moins nombreux, mais visibles à chaque rencontre, des étendards de l'Ouzbékistan sont également repérables.
Enfin, Colombiens, Péruviens, Chiliens ont beau être éliminés depuis le printemps, il est fréquent d'en croiser autour des enceintes.
Ils ont été discrets : France, Danemark, Angleterre et la plupart des Européens
3 300 supporters français contre l'Australie, 5 000 contre le Danemark et 4 300 face à la Tunisie. À chaque fois, les Bleus ont pu compter sur la présence des fans tricolores, mais pas vraiment de leur voix. La présence d'une centaine d'Irrésistibles Français seulement – nombreux sont ceux qui ont décidé de boycotter le Mondial – a rendu la délégation française discrète.
Même constat chez les Danois : il n'était que 2 000 en tout sur les trois matchs de la phase de groupes et ont vu leur équipe se faire éliminer. Tout comme l'Allemagne, dont les supporters se sont déplacés en petit nombre au Qatar. Les Anglais étaient beaucoup plus nombreux et sont toujours agréables à écouter dans les stades. Mais on s'attendait à une déferlante de supporters des Three Lions dans les rues de Doha, ce qui n'a pas été le cas. La chaleur et l'absence de bière les ont peut-être déstabilisés.
Ils ont donné l'exemple : Japon
Sur le terrain comme en-dehors, les Japonais ont été exemplaires lors de cette phase de groupes. Après la victoire initiale contre l'Allemagne, les supporters nippons ont été aperçus dans les tribunes du stade international de Khalifa en train de ramasser leurs déchets. Dans leur sillage, des supporters iraniens et marocains ont fait de même. Après leur qualification, les Japonais se sont même permis de chambrer les Espagnols, en reprenant à leur sauce le "Where is Morata ?"
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