Coupe du monde 2022 : Hugo Lloris bientôt au même niveau que Lilian Thuram, la consécration d'un leader de peu de mots
"Certains records sont peut-être plus anodins que d'autres, mais celui-ci est parlant parce qu'il représente des années et des années de très haut niveau". À la veille du huitième de finale de Coupe du monde crucial face à la Pologne, samedi 3 novembre, Didier Deschamps a pris le temps d'évoquer le record de sélections en équipe de France que s'apprête à égaler son capitaine Hugo Lloris. "Il va égaler Thuthu [Lilian Thuram] que j'ai bien connu. C'est la preuve de la longévité de deux joueurs exemplaires, de deux très grands professionnels", a noté le sélectionneur des Bleus.
Attendu titulaire dans les buts dimanche, le gardien qui va fêter ses 36 ans dans trois semaines disputera son 142e match international. Un total que seul Lilian Thuram avait atteint avant lui, figé depuis juin 2008. Même s'il a pris grand soin de dire que son cas personnel restait "secondaire" par rapport à l'équipe, l'intéressé, lui-même, a avoué sa grande joie et sa "fierté" samedi. "Ce n'est pas rien. Je suis très honoré de ces chiffres, a-t-il commencé avec un grand sourire. Mais, c'est quelque chose que j'apprécierai davantage une fois la compétition terminée, en espérant qu'elle se termine de la meilleure des manières."
La 142e rugissante
Lancé en novembre 2008, lors d'un amical face à l'Uruguay, Hugo Lloris a tout connu de l'échec de Knysna en 2010 au sacre en Russie en 2018, au cours duquel il s'est montré essentiel. Le portier de Tottenham est l'un des trois seuls joueurs du groupe (avec Steve Mandanda et Olivier Giroud) à avoir porté le maillot tricolore avant que Didier Deschamps ne prenne ses fonctions, en 2012. Signe de son importance en sélection, il en est le capitaine depuis septembre 2011.
"J'ai un immense respect pour sa carrière. Il va rentrer dans l'histoire de l'équipe de France. À côté de ça, c'est un très bon ami, un grand camarade, une personne vraiment facile à vivre et plaisante, même s'il ne parle pas énormément [dans le quotidien]", l'a félicité Antoine Griezmann, vendredi, lui qui le côtoie depuis plus de huit ans en équipe de France. Lloris est l'un de ces leaders taiseux qui n'imposent pas leur présence à leurs coéquipiers.
Il incarne la figure du bon soldat, jamais désavoué publiquement par Didier Deschamps, sans doute parce qu'il trouve en son capitaine le relais parfait. Samedi, c'était encore très visible en conférence de presse. Juste avant l'entrée du coach, Hugo Lloris a utilisé les mêmes éléments de langage et la même structure dans le développement de ses idées : "C'est un grand plaisir d'atteindre ce fameux record, mais l'équipe de France est au-dessus". Des propos qu'on aurait pu deviner avant qu'il ne s'approche du micro. C'est comme si la répétition de ce qui sont des évidences permettait de ritualiser son allégeance au sélectionneur, de montrer à quel point il est un bon soldat.
Dimanche, c'est surtout en tant que dernier rempart des Bleus qu'il sera attendu. Là aussi une évidence, mais qui fait souvent la différence dans les matchs couperets.
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