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Coupe du monde 2022 : la "grande force" de Didier Deschamps "a été de s'adapter à cette nouvelle génération" de joueurs, estime Jean-Pierre Bernès

Alors que la France affronte le Maroc en quarts de finale du mondial de foot, l'agent et ami de Didier Deschamps explique que le sélectionneur des Bleus a assoupli sa "gestion humaine" au fil des années, se montrant moins "radical" dans ses réactions.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Didier Deschamps, le sélectionneur de l'Equipe de France de football, à Doha (Qatar), le 13 décembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

Didier Deschamps "est tellement attaché à ce maillot de l'équipe nationale", affirme, mercredi 14 décembre sur franceinfo, Jean-Pierre Bernès, agent et ami du sélectionneur des Bleus à quelques heures du match France-Maroc en demi-finale de la Coupe du monde de football au Qatar. Didier Deschamps a remporté deux Coupes du monde, une comme joueur et l'autre comme sélectionneur et rêve désormais d’accrocher une troisième étoile. "Sa grande force a été de s'adapter à cette nouvelle génération" de joueurs, estime Jean-Pierre Bernès.  

franceinfo : Lorsque Didier Deschamps jouait sous le maillot de l'Olympique de Marseille au début des années 1990, vous aviez déjà perçu l'entraîneur qu'il allait devenir ?

Jean-Pierre Bernès : ll était déjà très intéressé par la technique, par la tactique. Il menait le groupe. Il était déjà capitaine. Il avait été capitaine très jeune à Nantes. Ensuite, il a été capitaine à l’Olympique de Marseille. On était toujours ensemble dans le vestiaire au stade Vélodrome de Marseille avant et après les matches. Il était très intéressé par la vie du groupe, par la façon de le mener. C'était un leader. Le fait d'être capitaine me faisait dire qu'il serait entraîneur.

L'avez-vous vu évoluer dans son comportement par rapport aux joueurs et notamment aux plus jeunes qui sont arrivés chez les Bleus ces dernières années ?

Il a énormément évolué. D'abord parce qu'il a un fils, Dylan, qui est du même âge que cette génération. Comme dans la société, les joueurs ont évolué. Il ne sont plus les mêmes qu’il y a 10, 15 ou 20 ans. Sa grande force a été de s'adapter à cette génération qui avait des codes différents, des comportements différents.

Depuis qu'il est sélectionneur de l'équipe nationale, il n’y a jamais eu de conflits à l'intérieur des compétitions, à l'intérieur des groupes. Tout a été très bien géré.

Jean-Pierre Bernès

à franceinfo

Il a su être beaucoup plus souple que par le passé. Je l'ai connu avec une grande rigueur. Il ne s'est pas dénaturé sur le plan professionnel par rapport à l'exigence qu’il a vis-à-vis de son groupe, mais humainement, par rapport à la gestion de son groupe, il s'adapte à cette nouvelle jeunesse. Avant, il avait des réactions beaucoup plus dures, beaucoup plus radicales. Aujourd'hui, je le trouve beaucoup plus souple dans la gestion humaine.

Quand la France s’est fait sortir de l'Euro contre la Suisse, Didier Deschamps a-t-il envisagé de passer la main ?

Pas du tout ! Dans le sport, il faut accepter aussi la défaite. Didier a horreur de la défaite, Didier veut gagner. Malheureusement, parfois, il y a des impondérables. C’est la loi du sport. Vous ne pouvez pas toujours gagner. Il est tellement attaché à ce maillot de l'équipe nationale. Pour Didier, c'est une obsession, le maillot de l'équipe de France. C’est un maillot qui, pour lui, est d'une importance capitale. Il a tiré toujours bénéfice des échecs.

Pourquoi met-il la main devant sa bouche quand il s’exprime lors des matchs ? Il se méfie des médias ?

Le monde médiatique est aujourd'hui un monde difficile. Être sélectionneur d'une équipe nationale, ce n’est pas un poste anodin. Vous êtes un homme public. Il faut maîtriser sa communication parce que des fois, ça peut partir dans tous les sens. Le monde médiatique a aussi changé par rapport à 10, 15 ou 20 ans. Il faut aussi s'adapter aux nouveaux rapports avec les journalistes et les hommes de médias. Didier est un homme de discrétion. À partir du moment où il est sur un terrain, c'est pour être très professionnel. Tout ce qu'il dit à ses joueurs, les instructions qu'il peut donner, doit rester dans le groupe. Il ne tient pas à ce que ce soit mis sur la place publique.

Va-t-il prolonger à la tête des Bleus ?

C’est une décision qui lui appartient. Didier est "focus" sur la Coupe du monde depuis un mois. Je l'ai vu avant de partir. Croyez-moi, il ne pensait pas du tout à son avenir personnel. Il pensait à essayer de gagner une nouvelle Coupe du monde. Il a autre chose à penser que de savoir ce qu'il va faire après la Coupe du monde. C’est une décision vraiment très personnelle qu'il aura à prendre. Je ne sais pas du tout celle qui prendra. C'est une décision qui méritera de la réflexion, comme il sait toujours le faire. Mais aujourd'hui, jour de demi-finale, ce n’est pas du tout l'obsession de Didier. L'obsession de Didier, c'est de gagner ce soir.

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