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Coupe du monde 2022 : les Pays-Bas, un outsider qui se prend au sérieux

Qualifiés pour les quarts de finale après leur succès contre les États-Unis samedi (3-1), les Pays-Bas s'affirment progressivement comme une sélection cohérente, dont l’ambition est d’aller chercher son premier titre mondial.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 3 min
Daley Blind, Cody Gakpo et Memphis Depay célèbrent la qualification des Pays-Bas en quarts de finale de la Coupe du monde, le 3 décembre 2022. (ADRIAN DENNIS / AFP)

La montée en régime se fait en douceur, mais les Pays-Bas ne manquent pas d'ambition. L'équipe de Louis van Gaal s'est qualifiée pour les quarts de finale de la Coupe du monde, samedi 3 décembre, en battant (3-1) les États-Unis au stade international de Khalifa à Doha. Le tout avec l'impression d'un collectif rôdé, capable de tenir tête et d'embêter toutes les sélections engagées dans la compétition.

Invaincus depuis le début de ce Mondial, les Pays-Bas confirment leur statut d'outsider à ne pas négliger. Après des échecs lors des trois dernières grandes compétitions internationales – absence à l'Euro 2016 et à la Coupe du monde 2018, puis élimination en huitièmes de finale de l'Euro 2021 contre la République tchèque – on les aurait presque oubliés. Mais c'est une sélection néerlandaise revancharde qui s'est présentée au Qatar. "On croit en nous, on progresse à chaque match. On va se battre jusqu'au bout", a lancé un Cody Gakpo ambitieux après le match contre les États-Unis.

La clé du succès des Pays-Bas réside pour le moment sur un projet de jeu cohérent et de la qualité à chaque ligne. D'abord dans cette charnière à trois, composée de certains des meilleurs défenseurs du continent. Contre les États-Unis, Virgil van Dijk, Jurrien Timber et Nathan Aké ont été alignés d'entrée, dégageant une impression de sérénité depuis les tribunes. Avec Matthijs de Ligt et Stefan de Vrij sur le banc, les Néerlandais ont de quoi voir venir dans ce secteur.

Le retour de Depay, une aubaine

Embêtée par le Sénégal (2-0) et l'Équateur (1-1) lors de la phase de groupes puis par les Américains en début et en fin de match samedi, la sélection de Van Gaal n'a pour l'instant encaissé que deux buts et sait souffrir. Au milieu, l'air de Doha n'a pas semblé déplaire à Frenkie de Jong, formidable moteur. On a également retrouvé le Denzel Dumfries de l'Euro, qui a délivré deux passes décisives et marqué un but face aux États-Unis.

Gakpo est, en attaque, l'une des révélations du début de tournoi et trône tout en haut du classement des buteurs (trois réalisations) aux côtés notamment de Kylian Mbappé. La montée en puissance de Memphis Depay, qui revient de blessure et a été buteur samedi, va sans doute apporter un vrai plus pour le restant de la compétition. Les remplaçants semblent également très impliqués, comme le prouvent ces scènes de joie sur chaque but ou en toute fin de match, au milieu de la pelouse, pour célébrer la qualification.

Tout ce beau monde est mené d'une main de fer par Louis van Gaal. Guéri du cancer en avril dernier, l'entraîneur de 71 ans continue d'essuyer des critiques au pays. Son équipe n'est pas assez séduisante à voir jouer, selon certains médias néerlandais. Contre les États-Unis, elle n'a pas eu la possession sur l'ensemble du match (41% contre 59% pour les Américains), un blasphème au pays de la légende Johan Cruyff. Mais elle a certainement marqué l'un des plus beaux buts de la compétition sur la réalisation de Depay. "On a bien mieux joué aujourd'hui. Il y a beaucoup de critiques au pays, mais on a montré la qualité de notre système", a rétorqué Dumfries après la rencontre. 

L'Argentine au programme en quarts de finale ? 

"En 2014, c'était exactement la même chose [les critiques], c'était très négatif. Idem aujourd'hui, toujours la même histoire, donc j'y suis habitué et je pense que mes joueurs aussi y sont habitués. On va continuer tranquillement sur le chemin sur lequel on est embarqué", a réagi Van Gaal en conférence de presse vendredi. Décrit comme arrogant, le sélectionneur néerlandais n'a toujours pas perdu en 19 matchs depuis qu'il a repris la sélection en août 2021. Il s'est même permis d'effectuer deux changements à la mi-temps face aux États-Unis, alors que son équipe menait 2-0, pour ménager ses joueurs. Culotté, mais sans conséquence.

Très expérimenté, Van Gaal avait mené les Pays-Bas à la troisième place à la Coupe du monde 2014. Le sélectionneur, qui vit certainement son dernier challenge professionnel, veut désormais remporter le premier Mondial du pays. Samedi, les Néerlandais ont mérité leur succès, mais ont profité de la jeunesse américaine pour s'imposer. En quarts de finale, la tâche sera peut-être plus difficile, avec l'Argentine comme potentiel adversaire.

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