Coupe du monde 2022 : "Les joueurs voulaient absolument marquer l'histoire", la fin du rêve marocain après la défaite contre les Bleus
Quelques secondes après le coup de sifflet final, les larmes ont commencé à perler sur les joues des supporters marocains. Elles témoignent d'un espoir fou, finalement déçu, de rejoindre la finale de la Coupe du monde. Le Maroc a trébuché face à la France (2-0) en demi-finale, mercredi 14 décembre, à l'issue d'un parcours mémorable et déjà historique.
Tombeuse de l'Espagne en huitième de finale (0-0, 3-0 aux t.a.b.) et du Portugal en quarts (1-0), la sélection marocaine est devenue la première nation africaine à rejoindre le dernier carré. Malgré l'appui de tout un pays, de tout un continent et de tout le monde arabe, elle ne sera pas la première à disputer la finale du Mondial. "Que les Marocains nous pardonnent ! On voulait aller en finale, mais une prochaine fois si Dieu le veut", s'est excusé le sélectionneur des Lions de l'Atlas, Walid Regragui, au micro de la chaîne marocaine al-Riyadia. A la fin du match, tous les joueurs sont allés remercier le stade Al-Bayt, acquis en grande majorité à leur cause.
"Nous rêvions d'aller en finale"
"Le plus important, c'est d'avoir donné une bonne image, d'avoir montré au monde que le football marocain existait, qu'on avait de beaux supporters, a poursuivi Walid Regragui, au micro de beIN Sports. Pour atteindre le très, très haut niveau, aller gagner une Coupe du monde, il faudra encore travailler, mais on n'est pas très loin." "Nous rêvions d'aller en finale et nous étions sûrs de la victoire, mais ça n'a pas marché. Les garçons ont fait un grand match, ont fourni un effort énorme", a félicité le gardien Yassine Bounou sur al-Riyadia.
Le Maroc n'a pas été aidé par les nombreux pépins physiques qui ont décimé son équipe tout au long de la phase à élimination directe. "On a eu quelques blessés qui ne nous aident pas, a regretté Walid Regragui. On a perdu Nayef Aguerd à l'échauffement, Romain Saïss (sorti après 21 minutes) et Noussair Mazraoui à la mi-temps, c'était un peu trop pour nous."
Les coéquipiers d'Achraf Hakimi ont été punis d'entrée, subissant l'ouverture de la marque par Theo Hernandez après seulement cinq minutes de jeu. Une douche froide. "Contre une équipe comme la France, la moindre erreur est payée cash, analyse Walid Regragui. On ne rentre pas bien dans le match, on a beaucoup de déchets en première période et on ne peut pas passer en finale avec autant de déchet technique." Héros contre le Portugal, l'attaquant Youssef En-Nesyri a été le symbole d'une équipe marocaine bousculée. En 66 minutes, il n'a touché que trois ballons, un triste record depuis 1966.
Une seconde période de haut niveau
Mais au retour des vestiaires, les Lions de l'Atlas ont fait part de bien meilleures intentions. "Le groupe a vraiment montré qu'il était capable de concurrencer les grandes sélections. Le premier but a compliqué notre match mais l'équipe a prouvé qu'elle avait de la personnalité et s'est procurée des occasions après le but encaissé", enchaîne Yassine Bounou. Ils ont en effet gêné les Bleus pendant de longues minutes, monopolisant le ballon (60% de possession de balle sur l'ensemble du match, 65% sur la seconde période) avant de se faire crucifier par Randal Kolo Muani (2-0, 79e).
Ils sont tombés les armes à la main, sans aucun regret. "Je pense qu'on les a fait douter, pour nous c'est extraordinaire. La marche était un peu trop haute, a admis Regragui en conférence de presse. Je veux féliciter mes joueurs. L'image qu'ils ont donnée dans le monde, ça vaut une victoire en Coupe du monde. Maintenant c'est dur pour les gamins, ils voulaient absolument marquer l'histoire."
"On doit encore travailler pour revenir encore plus fort. On est heureux d'avoir fait ce parcours mais on sent qu'on n'était pas aussi loin d'un très grand exploit."
Walid Regraguien conférence de presse
Pour autant, la compétition du Maroc n'est pas encore terminée. Les Lions de l'Atlas auront un dernier match, celui pour la troisième place face à la Croatie (samedi, 16 heures), pour conclure l'aventure de la meilleure manière. "Ça va être difficile, surtout mentalement, a prévenu le natif de Corbeil-Essonnes. On va tout faire pour gagner mais je pense aussi donner du temps de jeu à ceux qui n'ont pas eu leur chance dans cette compétition."
Avant ça, il faudra réussir à digérer la fin du rêve, brisé par une équipe de France qui disputera, elle, sa deuxième finale consécutive.
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