Coupe du monde 2022 : "pour nous aussi, c’est un rêve d’enfant", les six arbitres français sélectionnés pour le Mondial évoquent la compétition à venir
Les six arbitres français sélectionnés pour officier à la Coupe du monde 2022 ont rencontré la presse jeudi, au centre national du football, à Clairefontaine.
À Doha, pour la Coupe du monde de football au Qatar (20 novembre-18 décembre), il n’y aura pas que les Bleus pour représenter la France. Six arbitres tricolores (Stéphanie Frappart et Clément Turpin comme arbitres de champ, Nicolas Danos et Cyril Gringore comme arbitres assistants, Jérôme Brisard et Benoît Millot comme arbitres VAR) ont été sélectionnés par la Fifa pour officier pendant la compétition. Ils ont rencontré la presse, jeudi 29 septembre après-midi, au centre national du football à Clairefontaine.
"C’est toujours la même émotion de participer à une Coupe du monde. Quand vous utilisez ces trois mots auprès d’un joueur de football, il a les yeux qui brillent. C’est la même chose pour un arbitre", a rapidement lancé Clément Turpin, qui va connaître son deuxième Mondial après celui de 2018 en Russie. L’homme au sifflet de 40 ans sera l’un des deux arbitres de champ français lors de la compétition. Une première depuis la présence de Joël Quiniou et Michel Vautrot au Mondial 1990 en Italie.
Clément Turpin sera accompagné, parmi les arbitres de champ, de Stéphanie Frappart. Déjà pionnière dans la féminisation de l’arbitrage des compétitions masculines, elle va devenir la première femme à arbitrer lors d’une Coupe du monde, avec la Rwandaise Salima Mukansanga et la Japonaise Yoshimi Yamashita, également retenues. "Il y a beaucoup d’enthousiasme, et une pression positive", a assuré Stéphanie Frappart, passée en première devant les journalistes de presse écrite avant de réitérer l'exercice face aux radios.
"Pas insensible aux enjeux écologiques ou à la question des droits de l'homme"
Lors de ce rendez-vous exclusivement consacré à la Coupe du monde - les arbitres présents ne se sont donc pas exprimés sur la Ligue 1 et leurs performances sur les pelouses depuis le début de la saison -, les évolutions récentes en termes d’arbitrage dans le football ont été évoquées sans ambages. Comme l'adoption, lors du Mondial à venir, du hors-jeu semi-automatisé. Une nouvelle évolution technologique "beaucoup plus précise et qui permet de prendre une décision en quelques secondes", a décrit Cyril Gringore, arbitre de touche.
Ce dernier, bien connu des terrains de Ligue 1 et qui assiste Clément Turpin aux côtés de Nicolas Danos depuis de nombreuses années, prendra sa retraite à l’issue de la Coupe du monde. "J’ai envie qu’il kiffe grave", s’est enthousiasmé, le sourire aux lèvres, Clément Turpin. Tous ont évoqué leur fierté au moment d’aborder cette compétition, en expliquant ne pas être "insensible aux enjeux écologiques ou à la question des droits de l’homme au Qatar", a précisé Cyril Gringore. "Mais on essaie de se focaliser sur le football."
Parce que la Coupe du monde, "c’est un rêve d’enfant, qu’on avait au début comme joueur. Mais qu’on a finalement transposé en arbitre", a expliqué Jérôme Brisard. Ce dernier officiera à l'assistance-vidéo à l'arbitrage (VAR), avec un Benoît Millot très enclin à répondre aux questions sur les évolutions de l'arbitrage. La distinction entre arbitres de champ et arbitres VAR ne changera pas grand-chose à Doha : tous, arbitres français ou étrangers mobilisés par la FIFA, vivront ensemble en vase clos pendant 40 jours à Doha.
Rendez-vous le 9 novembre à Doha
Un contexte parfois pesant. "Ce qui est important, quand on n'est pas bien, c'est de se lever le matin en se rappelant qu'on est à la Coupe du monde", a relativisé Nicolas Danos. Fort de son expérience en 2018, Clément Turpin a estimé arriver plus "serein" et qu'une "Coupe du monde réussie, ça serait un premier match abouti". Qui permettrait d'arbitrer d'autres rencontres pendant la compétition. Même si une présence de l'équipe de France en finale l'empêcherait d'arbitrer celle-ci.
Tous sont pour le moment dans le flou : impossible pour eux de savoir à l’avance quels matchs ils arbitreront, puisqu’ils ne l’apprendront que 48 à 72 heures avant chaque rencontre. Une chose est certaine : les six arbitres français, le plus gros contingent d’une nationalité sur ce Mondial, se rendront au Qatar le 9 novembre, soit onze jours avant le début de la compétition.
"Pour s’adapter et refaire quelques tests physiques", a expliqué Stéphanie Frappart, alors que les arbitres français avaient participé à un premier séminaire à Madrid (Espagne) en juin. Une répétition générale est d’ailleurs prévue à leur arrivée à Doha : les arbitres peaufineront les derniers détails lors d’un tournoi avec des équipes de jeunes. Avant le début de la grand-messe du football, le 20 novembre.
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