Coupe du monde 2022 : "Toutes les équipes souffrent physiquement en fin de compétition", explique Bixente Lizarazu

Alors que la France joue ce mercredi 14 décembre à 20h contre le Maroc pour une place en finale de la Coupe du monde au Qatar, Bixente Lizarazu, consultant football pour Radio France, estime que "toutes les équipes souffrent physiquement, maintenant, en fin de compétition". Didier Deschamps pourrait être contraint de modifier son onze de départ, Dayot Upamecano et Adrien Rabiot étant incertains. L'Argentine s’est qualifiée en battant mardi soir la Croatie 3-0. "Ils ont fait vraiment une forte impression", juge le champion du monde 98.

Upamecano et Rabiot sont incertains. Est-ce de mauvais augure pour l’équipe de France ?

On ne souffre pas de la chaleur à cette époque de l'année au Qatar, on souffre de l'utilisation anarchique de la climatisation et c'est valable pour les joueurs. Il faut vraiment se méfier. Il y a de grosses différences de températures. Je pense que les joueurs ont dû attraper froid. Ce n’est peut-être pas méchant. Si c'est juste un rhume, ça ne posera pas de problèmes. Si c’est une infection ORL, ça peut avoir un impact sur le physique des joueurs. On le saura ce soir. À ce stade, ce n’est pas très alarmant. Toutes les équipes s'adaptent aussi aux blessures, aux suspensions, à la fatigue. On arrive au terme de cette compétition. Du côté marocain, ça tire aussi. Il y a des blessés majeurs, des joueurs dont on ne sait pas s'ils vont être capables de tenir 90 minutes. Toutes les équipes souffrent physiquement maintenant en fin de compétition.

Comment étiez-vous en 1998 avant un match de cette importance ?

J’étais plutôt tendu. La journée a été très longue pour moi. J'avais hâte. J’étais comme un lion en cage. J’avais hâte de sortir de cette cage parce que ce qui est très difficile dans ces grands tournois, c'est l'enfermement. La journée du match est très, très longue. C’est des rituels, c'est des repas… Mais dès qu'on arrive dans le vestiaire, ça va beaucoup mieux parce qu'on est dans sa petite routine, ses préparatifs, son échauffement. C’est une journée qui n’est pas très agréable pour dire la vérité. Ce qui est très agréable, c’est dès qu'on arrive dans le vestiaire, qu'on se projette dans le match et qu'on commence déjà à courir ou à faire des exercices physiques.

L’Argentine est-elle une candidate sérieuse pour la victoire finale ?

Les Argentins ont fait vraiment une forte impression. Ils avaient très mal démarré contre l'Arabie Saoudite, leur premier match. Puis, au fil de la compétition, ils se sont vraiment améliorés. Et hier, c'était un récital de l'Argentine avec un immense Lionel Messi qui est au top physiquement, qui a montré tout son talent. Il est en mission. C'est sa dernière grande compétition. Il veut gagner la Coupe du monde. Autour de lui, il y a à la fois des joueurs de talent et puis une équipe de guerriers. Ils sont très agressifs, très motivés, très solidaires. Ils défendent très bien et ils ont donné une leçon à la Croatie. En plus de ça, ils ont pu gérer finalement ce match. Ils ont pu faire des changements. Ils ont un jour de repos supplémentaire par rapport au Maroc et la France. Ça va compter. Ils n'ont pas été obligés d'aller en prolongations. C’est une très bonne chose pour l'Argentine.