Coupe du monde : les pièges qui attendent l'équipe de France
Les Bleus peuvent tomber sur l'Argentine, le Brésil ou les Pays-Bas. Mais il n'y a pas que les équipes adverses qui représentent un danger lors du Mondial.
"Un tirage au sort, c'est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber." Forrest Gump ? Non, Roy Hodgson, le sélectionneur de l'équipe d'Angleterre. Outre les trois adversaires du groupe, le tirage au sort déterminera aussi pour les Bleus un tas de petits détails matériels qui auront une importance cruciale lors de la compétition. Revue des pièges à éviter.
1De la chance au tirage tu auras
On pensait que la France serait fixée sur son chapeau du tirage au sort mardi 3 décembre, mais la Fifa n'a toujours rien décidé. Les Bleus devront patienter jusqu'au vendredi 6 décembre pour savoir s'ils finiront dans le chapeau 4 (ce qui permettrait un tirage favorable) ou dans le chapeau 2 (qui risque de l'entraîner dans un groupe de la mort).
2Les longs voyages tu t'épargneras
Lors de la Coupe du monde 2006 en Allemagne, la distance entre les deux villes les plus éloignées (Hambourg et Munich) représentait 791 km. Pour l'édition 2014 au Brésil, entre Manaus, dans le nord-ouest du pays, et Porto Alegre, tout au sud-est, comptez 4 700 km et six bonnes heures d'avion.
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Pour ne rien arranger, la Fifa a refusé de concentrer les matchs de chaque groupe dans une aire géographique restreinte. Si jamais, vendredi, la France tombe à la troisième position du groupe A, soit A3 (2 600 km en neuf jours), ou alors D4 ou G4 (9 800 km), Didier Deschamps va faire la grimace. Ce sont les trois équipes qui devront le plus se déplacer lors du premier tour.
3L'enfer de Manaus tu éviteras
Manaus. Une ville portuaire de deux millions d'habitants sur l'Amazone. Au nord, la forêt. A l'ouest, la forêt. A l'est, la forêt. Au sud... vous avez compris. Lors de la saison chaude (décembre-février), 1,20 m de pluie s'abat sur la ville. Ça tombe bien, les toilettes du nouveau stade flambant neuf de la ville la récupèrent. Entre deux giboulées, le soleil tape tellement fort que l'entreprise qui construit le stade a dû investir dans des sièges en plastique spécial pour que les couleurs ne passent pas en un été, note le New York Times (en anglais). L'hiver, le taux d'humidité peut atteindre 90%. "Manaus est vraiment l'endroit à éviter pour tout le monde. Y compris pour les Argentins ou les Brésiliens. Mais pour les Européens, ce sera un peu plus dur", estime le sélectionneur anglais, qui en fait presque des cauchemars la nuit. D'après le site WeatherSpark (en anglais), l'humidité rend le climat au mieux "lourd", au pire "oppressant".
4Aux tentations de l'hôtel tu résisteras
La presse anglaise fait ses choux gras sur le Royal Tulip Hotel choisi par la bande à Steven Gerrard pour son séjour au Brésil. Parce qu'il donne sur un bidonville, parce que sur TripAdvisor, un commentateur a estimé que c'était un "très bel hôtel soviétique des années 70", mais aussi parce que le meilleur restaurant de hamburgers de Rio de Janeiro se situe au coin de la rue, relève le Guardian (en anglais). Pas sûr que le Mega Burger - 300 grammes de viande - soit indiqué par les nombreux nutritionnistes de l'équipe aux trois lions.
Ça ne peut pas être pire que l'hôtel Sheraton des Bleus lors du Mondial 2002. Si les Français ont laissé peu de souvenirs sur le terrain, la boîte de nuit située dans le sous-sol se souvient encore de leur passage. Un journaliste du Parisien avait recueilli cette confidence de George, le chanteur bulgare du groupe qui s'y produisait à l'époque : "Ils venaient tous les soirs. Les filles ont beaucoup de souvenirs avec eux." A ce moment de la conversation, le guitariste du groupe lui glisse quelques mots en bulgare. "Oui, enfin, elles ont de bons souvenirs, comme des casquettes dédicacées, ce genre de choses, quoi…" Pas (trop) de risques cette année pour les Bleus, dont l'hôtel est situé au milieu d'une ZAC remplie de concessions automobiles.
5Les matchs à 13 heures tu fuiras
Le football est un sport mondial qui est surtout regardé en Europe. Pour éviter les matchs au milieu de la nuit, la Fifa a instauré des matchs débutant à 13 heures, et ce malgré les températures élevées de certaines régions du pays, près de l'équateur. Le problème s'était déjà posé lors du Mondial 1994 aux Etats-Unis. On a fait des progrès depuis : le joueur irlandais Jack Charlton racontait au Los Angeles Times (en anglais) comment son banc lui avait fait passer un sac d'eau pour se rafraîchir, lors d'une rencontre se déroulant par 43°C. Oui, un sac d'eau. "C'était ridicule. Déjà, j'ai pris un carton jaune en allant le chercher. Et quand on l'ouvrait, toute l'eau tombait à terre sans qu'on puisse boire. Ce n'est clairement pas la meilleure idée qu'a eue la fédération." Même si la Fifa a autorisé un water-break au milieu de chaque mi-temps, le physiologiste Turibio Leite de Barros, cité par ESPN (en anglais), n'en démord pas : "C'est complètement insensé de faire jouer des matchs à cette heure-là." Les températures peuvent atteindre 31°C à Recife ou 36°C à Cuiaba.
6Les doigts tu croiseras (ou à Cuiaba tu ne joueras pas)
Le correspondant en Amérique du Sud d'Al Jazeera (en anglais) est allé faire un tour à Cuiaba, le 12 novembre, et n'a pas été déçu du voyage. L'aéroport va tripler sa capacité à accueillir des voyageurs. Petit souci : moins de 50% des travaux sont réalisés. La pancarte sur la porte du restaurant situé tout près annonce la couleur : "Le restaurant rouvrira quand la route sera reconstruite." Le stade est prêt à 85%, affirment les autorités. Il ne manque plus que les sièges, le gazon, le parking et le toit. Quant au centre d'entraînement, c'est pour le moment un terrain boueux, vierge. Le journaliste demande à un ouvrier quand tout sera terminé : "Qui sait ? Mais on espère que ce sera à temps pour le Mondial. Mais, vraiment, il n'y a que Dieu qui est au courant."
7Des moustiques tu te méfieras
Si les Bleus échappent à Manaus, aux longs voyages en avion, aux matchs à 13 heures, au centre d'entraînement de Cuiaba et aux portes ouvertes des concessions autour de leur hôtel, il leur restera un dernier défi à relever : l'épidémie de dengue, qui sévit chaque année au Brésil. Comme l'atteste cette carte publiée par la BBC, dans certaines villes, elle revient chaque année avec une probabilité de 100%. D'après un expert, l'épidémie connaîtra son pic lors du Mondial dans la région de Fortaleza, Natal et Salvador, dans le nord-est du pays.
Si le sort offre à la France les places B4, E4 et H2, Didier Deschamps pourra avoir le sourire. Ce sont les meilleurs tirages pour un pays européen, qui jouerait deux matchs sur trois au frais, à Curitiba et Porto Alegre (20°C en moyenne).
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