Coupe du monde : sécurité renforcée en France avant le match de l'Algérie
La qualification des Fennecs en 8es de finale a donné lieu à des scènes de liesse dans les rues de l'Hexagone, mais aussi à des débordements. Les autorités se mobilisent pour éviter de revivre une telle situation.
De violents incidents avaient gâché la fête, dans la nuit du jeudi 26 au vendredi 27 juin, lors de la qualification de l'Algérie pour les huitièmes de finale de la Coupe du monde. Pendant que des milliers de supporters des Fennecs laissaient éclater leur joie, d'autres profitaient de la liesse pour provoquer des débordements : voitures brûlées, mobilier urbain vandalisé, pompiers et policiers caillassés.
La rencontre entre l'Algérie et l'Allemagne, lundi 30 juin à 22 heures, est donc placée sous haute surveillance. Charge aux préfets d'éviter de nouveaux débordements, même si le ministère de l'Intérieur temporise, évoquant les actions d'une "minorité d'individus, des casseurs qui utilisent le football et la Coupe du monde comme prétexte". La sécurité a cependant été renforcée dans la plupart des grandes agglomérations. Francetv info récapitule le dispositif.
Des moyens policiers supplémentaires
Dans plusieurs grandes villes comme Paris, Strasbourg (Bas-Rhin), Lille (Nord), un "dispositif spécial" a été mis en place. A Marseille (Bouches-du-Rhône), de 338 à 412 policiers et CRS seront déployés, en fonction de l'évolution du score. Les effectifs seront également renforcés à Bordeaux (Gironde) ou à Toulouse (Haute-Garonne).
A Lyon (Rhône), plus de 500 hommes seront mobilisés, soit plus que pour les derbys Lyon-Saint-Etienne ou les soirées du Nouvel An et du 14-Juillet. Un tel dispositif n'a pas été déployé "depuis les émeutes urbaines de 2010" dans la ville, au cours desquelles des commerces avaient été saccagés et des voitures brûlées, précise le directeur départemental de la sécurité publique du Rhône.
Des contre-rassemblements interdits
Dans le Nord, plusieurs pages Facebook, souvent liées à l'extrême droite, ont appelé à des rassemblements "anti-racaille" ou "anti-casseurs" à l'heure du match entre l'Algérie et l'Allemagne, rapporte France 3 Nord.
La préfecture du Nord a annoncé l'interdiction de ces manifestations dans les villes de Lille, Maubeuge, Roubaix et Valenciennes, "compte tenu de la nature de ces rassemblements et des risques qu'ils pourraient occasionner".
Des bars qui refusent de diffuser les matchs
Pour éviter les incidents, ils ont choisi la solution de l'écran noir. Place de la Victoire à Bordeaux, haut-lieu des célébrations sportives, les patrons de bars ont décidé de ne pas diffuser le match de l'Algérie, afin de "minimiser les problèmes" face à "une cinquantaine d'individus qui pourraient être perturbateurs".
Des drapeaux "ostentatoires" proscrits
Le maire UMP de Nice (Alpes-Maritimes), Christian Estrosi, a choisi de prendre un arrêté "interdisant l'utilisation ostentatoire de tous les drapeaux sur l'hypercentre" de sa ville durant le reste du Mondial. L'élu ne cite pas directement le cas des supporters algériens, mais affirme vouloir "éviter les débordements, comme ceux qui ont pu se dérouler dans la nuit du 26 au 27 juin", après la qualification des Fennecs pour les huitièmes de finale.
Des politiques qui appellent au calme
"Il ne faut pas laisser des débordements gâcher ce qui doit rester une fête", estime Harlem Désir. Le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes appelle sur LCI les supporters "à beaucoup de sérénité dans la façon de célébrer la victoire".
De son côté, la maire de Lille Martine Aubry a signé un communiqué conjoint avec Boudjemaa Rouibah, consul d'Algérie dans la ville. La socialiste y appelle les supporters de la France et de l'Algérie d'adopter un "comportement citoyen et sportif pour cette belle soirée qui s'annonce".
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