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Affaire Luis Rubiales : Jenni Hermoso nie tout consentement, les 23 championnes du monde espagnoles renoncent à la sélection

Dans un communiqué signé, vendredi, par d'anciennes et d'actuelles joueuses de la Roja féminine, Jenni Hermoso nie tout consentement au baiser de Luis Rubiales lors de la remise des médailles de la Coupe du monde 2023.
Article rédigé par Hortense Leblanc, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Les onze titulaires de l'équipe espagnole avant la finale de la Coupe du monde de football, le dimanche 20 août 2023. (JOSE BRETON / AFP)

"Une condamnation ferme et retentissante des comportements qui ont porté atteinte à la dignité de la femme", c'est le message que les 23 joueuses espagnoles championnes du monde le 20 août, soutenues par d'anciennes joueuses internationales de la Roja, veulent porter dans un communiqué, publié vendredi 25 août. Un message dans lequel Jenni Hermoso prend la parole pour la première fois pour nier son consentement au baiser forcé de Luis Rubiales, le président de la fédération espagnole de football (RFEF). Les footballeuses annoncent également qu'elles ne porteront plus le maillot de la sélection nationale tant que les dirigeants de la fédération resteront en poste.

"Je tiens à préciser que, comme le montrent les images, à aucun moment je n'ai consenti au baiser qu'il m'a donné et, bien entendu, en aucun cas je n'ai cherché à soulever le président. Je ne tolère pas que ma parole soit remise en question, et encore moins qu'il s'agisse d'inventer des mots que je n'ai pas prononcés", explique Jenni Hermoso. Vendredi matin, Luis Rubiales avait assuré devant l'assemblée générale de la RFEF, que ce baiser était "spontané, mutuel et consenti" et refusé de démissionner

Les joueuses réclament "de réels changements, tant sportifs que structurels"

En soutien de leur coéquipière, les championnes du monde déjà en conflit avec la fédération et le sélectionneur Jorge Vilda avant le Mondial, disent attendre "des réponses énergiques de la part des pouvoirs publics afin que des actes tels que ceux contenus ne restent pas impunis", et demandent "de réels changements, tant sportifs que structurels, qui aident l'équipe senior à continuer de croître, pour pouvoir transmettre ce grand succès aux générations futures". En attendant que des changements soient opérés dans l'équipe dirigeante de la fédération, les joueuses signataires du communiqué "ne retourneront pas en sélection".

Dans la soirée, Jenni Hermoso a publié un communiqué sur ses réseaux sociaux, pour témoigner de manière directe et personnelle. Dans celui-ci, elle regrette que les célébrations du titre mondial "aient tourné court" mais tient à clarifier que les déclarations de Luis Rubiales pour expliquer son geste "sont catégoriquement fausses et font partie d'une culture de la manipulation qu'il a lui-même générée". Dans sa prise de parole, Jenni Hermoso évoque surtout un instant où elle "s'est sentie vulnérable et victime d'un acte impulsif, sexiste et hors de propos sans aucun consentement de sa part", avant de rajouter : "Pour le dire simplement, je n'ai pas été respectée."

Confirmant qu'elle a été mise sous "une pression continue" pour justifier les actes de son président, elle confie que ses proches ont aussi été approchés pour protéger Luis Rubiales. En conclusion, l'attaquante rappelle qu'elle n'a "aucune tolérance pour ces comportements", remerciant ses coéquipières et "l’ensemble des joueuses espagnoles et du monde qui lui ont donné la force de publier ce communiqué."

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