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Coupe du monde de football : l’équipe de France a-t-elle changé de dimension, quatre ans après le Mondial en France ?

Avant d'entrer en lice pour la Coupe du monde 2023, dimanche contre la Jamaïque, les Bleues sont toujours en quête d'un premier trophée majeur.
Article rédigé par Maÿlice Lavorel, franceinfo: sport - envoyée spéciale à Sydney
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Les Françaises Pauline Peyraud-Magnin, Estelle Cascarino et Sakina Karchaoui après le match contre l'Australie, le 14 juillet 2023. (WILLIAM WEST / AFP)

Coup d'œil dans le rétroviseur. En 2019, la Coupe du monde en France devait faire bouger les choses pour le football féminin dans l’hexagone, mais aussi pour son équipe fanion alors dirigée par Corinne Diacre. Quatre ans après avoir été éliminées par les futures championnes du monde américaines dès les quarts de finale, à quel point les Bleues, qui entameront ce nouveau Mondial, dimanche 23 juillet contre la Jamaïque, ont évolué ?

Statistiquement et sur le plan des résultats, l’équipe de France continue d’assurer et de peser parmi les meilleures équipes au monde. Depuis le tournoi à l’été 2019, les Bleues ont disputé 48 matchs, pour un bilan de quatre nuls et cinq défaites, soit 81 % de victoires. Jusqu’au revers (1-0) face à l’Australie, le 14 juillet dernier, pour boucler la préparation, toutes les défaites étaient intervenues contre des équipes mieux positionnées au classement Fifa (Etats-Unis, Suède et Allemagne par deux fois). 

Un très bon bilan statistique

Parmi les victoires, on compte quelques succès contre des équipes de référence, comme les Pays-Bas (Euro 2022, Tournoi de France 2022), le Brésil (Tournoi de France 2022), l’Allemagne ou l’Angleterre (en amical entre avril et juin 2021). A l’Euro, en Angleterre, Wendie Renard et ses coéquipières ont égalé leur meilleure performance lors d'une compétition internationale en atteignant la demi-finale, comme à la Coupe du monde 2011 et aux Jeux olympiques 2012. 

Pour porter ces performances, il n’y a cependant pas eu de grands bouleversements sur le terrain. Le groupe a conservé une colonne vertébrale commune. Douze joueuses sélectionnées par Hervé Renard étaient déjà présentes en 2019, et onze l’été dernier à l’Euro (sept ont disputé les deux compétitions). De quoi s’appuyer sur une progression naturelle de l’effectif. "Les joueuses d’expérience, qui étaient là il y a quatre ans, ont pris encore plus d’expérience, et les jeunes ont, elles aussi, mûri et engrangé de l’expérience, en championnat, en Ligue des champions, pour arriver, être prêtes et apporter quelque chose en plus", note Laëtitia Philippe, internationale française et consultante pour France Télévisions.

Dans le jeu, pas de révolution non plus. "Je n'ai pas senti une grosse évolution depuis 2019", estime Patrice Lair, entraîneur de l'équipe féminine des Girondins de Bordeaux. "On a beaucoup de phases de transition, pas tellement de grosses phases de possession. L'idéal, c'est d'être capable de faire les deux." "On connaît les caractéristiques de la France, le jeu ne change pas forcément beaucoup, ce sont les joueuses qui sont appelées qui doivent se surpasser lors de grandes compétitions comme celles-là", ajoute Laëtitia Philippe.

Arrivé il y a moins de six mois sur le banc, Hervé Renard souhaite apporter sa patte au jeu de ses joueuses, "donner plus de vitesse", "aller vite de l’avant", "être décisif" et "plus réaliste", comme il l’a confié à l’Equipe magazine. "Il faut un supplément d’âme pour aller chercher plus", a-t-il assuré, alors que les Bleues sont toujours en quête de leur premier trophée majeur. 

Quel niveau dans la hiérarchie mondiale ?

Car en quatre ans, sur le terrain, l’équipe de France a vu certains de ses adversaires franchir des caps symboliques et entrer dans une autre dimension. A commencer par l’Angleterre, sacrée championne de son Euro à domicile l’été dernier, le premier trophée de son histoire. C’est aussi le cas des Canadiennes, championnes olympiques pour la première fois en 2021 à Tokyo, où l’équipe de France n’était même pas qualifiée pour disputer le tournoi, absence inédite depuis 2008.

"On a envie que, pour une fois, la France aille jusqu’au bout, montre quelque chose. On attend de chaque compétition qu’elle soit encore mieux que la précédente, donc évidemment on est exigeant", estime Charlotte Lorgeré, ancienne internationale et consultante pour France Télévisions.

"Je pense que la France a des envies de revanche. Elles n'ont pas été extraordinaires à l’Euro, à la dernière Coupe du monde elles perdent contre les Américaines. C’était logique, mais je pense qu’elles auraient pu mieux faire."

Charlotte Lorgeré, ancienne internationale

à franceinfo: sport

Difficile à situer dans la hiérarchie mondiale, au-delà des chiffres (cinquième équipe au classement Fifa, la quatrième meilleure équipe européenne), l’équipe de France est-elle déjà arrivée au maximum de son potentiel, ou peut-elle encore montrer plus ? "Je ne sais pas si cette équipe est arrivée à maturation", hésite Patrice Lair, pour qui les Bleues doivent encore passer un cap mentalement pour grandir. "Il faut arrêter d'avoir peur d'équipes comme les Etats-Unis (...) il ne faut pas faire de complexe d'infériorité."

Cette Coupe du monde peut leur donner l'occasion de prendre cette ampleur et franchir ce palier.

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