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Coupe du monde de football : sortis dès les huitièmes de finale, les Etats-Unis face à une fin de cycle

Doubles championnes du monde en titre, les Américaines ont subi l'élimination la plus précoce de leur histoire, dimanche, en tombant aux tirs au but contre la Suède (0-0, 5-4).
Article rédigé par Gabriel Joly, franceinfo: sport
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
L'Américaine Megan Rapinoe après son tir au but manqué lors du huitièmes de finale face à la Suède, le 6 août 2023. (WILLIAM WEST / AFP)

Un séisme. En s'inclinant aux tirs au but contre la Suède dès les huitièmes de finale (0-0, 5-4 t.a.b), dimanche 6 août, l'équipe américaine a connu l'une de ses plus grandes désillusions. Jamais, au Mondial, elle ne s'était classée plus loin que la troisième place. Les Stars and Stripes n'avaient même plus connu de revers dans la compétition depuis la finale de l'édition 2011, également perdue aux penalties contre le Japon.

Autant d'arguments qui plaçaient les Américaines, en quête d'un troisième titre mondial consécutif, parmi les favorites cet été. Mais cet échec couvait déjà depuis un moment, des signes avant-coureurs s'étant signalés dès 2021 aux derniers Jeux olympiques à Tokyo, où elles avaient été sèchement battues au premier tour par cette même Suède (3-0), avant d'échouer en demi-finales. L’automne dernier, elles avaient également concédé trois défaites consécutives contre l’Angleterre, l’Espagne et l’Allemagne. Une série plus vue en 29 ans.

La fin d'une génération dorée

Comme lors de ces précédents accrocs, les cadres déjà présentes en 2019 n'ont pas pesé en Océanie. Alex Morgan (34 ans) n'a pas marqué, manquant au passage un penalty contre le Vietnam. La gardienne Alyssa Naeher (35 ans) n'a réussi qu'un arrêt en quatre matchs tandis que Kelley O'hara (35 ans) a imité la légendaire Megan Rapinoe - qui prendra sa retraite à 38 ans en novembre - en manquant son tir au but contre la Suède.

En prévision, le sélectionneur national Vlatko Andonovski avait pourtant fait le pari de rajeunir son groupe vieillissant, quitte à emporter des joueuses sans grande expérience au Mondial, à l'image des titulaires Trinity Rodman et Savannah DeMelo, cette dernière n'ayant aucune sélection chez les A. Mais dès la phase de poules, on a compris que la greffe aurait du mal à prendre. Les Etats-Unis sont même passés proches de la catastrophe lorsque leur deuxième place, déjà décevante pour leurs standards, n'a tenu qu'à un poteau des Portugaises lors de la dernière rencontre.

"Contre le Portugal, on a vu de la panique. On se demandait ce qui était en train de se passer. Depuis le début du tournoi, les Américaines ne semblaient pas du tout coordonnées. C’était beaucoup de joueuses excellentes individuellement, mais qui n’ont pas réussi à travailler ensemble", juge Jen Cooper, spécialiste du football féminin et membre de la Société d'histoire du soccer américain.

Victimes de la hausse du niveau mondial

Mais cette élimination précoce ne tient pas qu'à une contre-performance des doubles championnes du monde en titre. Longtemps esseulés sur le haut de la scène mondiale, les Etats-Unis - qui passaient encore un 13-0 à la Thaïlande il y a quatre ans - ont aussi été victimes d'un resserrement de l'écart entre les sélections. "La qualité a progressé à une telle vitesse... Nous voulons rester au sommet, mais il faut le prouver de nouveau à chaque fois", indiquait justement Alex Morgan, avant le huitième de finale.

"Pendant longtemps, les Américaines ont eu des avantages avec leur système universitaire très développé. Mais grâce au développement de jeunes, dû notamment à la mise en place des compétitions espoirs, les autres nations les ont rattrapées."

Jen Cooper, historienne du soccer

à franceinfo: sport

Avec cette élimination, un cycle se conclut au sein de la sélection des Etats-Unis. Mais dans la continuité de la mise en place d'une Coupe du monde à 32 nations, c'est également un cycle de domination du football féminin international qui s'achève.

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