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Coupe du monde 2022 : pourquoi Kylian Mbappé n'est pas du tout passé à côté de ses deux derniers matchs

En plus de ne pas avoir marqué ni contre l'Angleterre, ni contre le Maroc, l'attaquant des Bleus a de nouveau été critiqué pour son attitude sur les phases défensives, mercredi.
Article rédigé par Andréa La Perna - De nos envoyés spéciaux à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Kylian Mbappé lors de la demi-finale de Coupe du monde entre la France et le Maroc, au stade Al-Bayt, le 14 décembre 2022. (FAREED KOTB / AFP)

Tchouameni et Giroud face à l'Angleterre, Hernandez et Kolo Muani contre le Maroc... Depuis les quarts de finale, Kylian Mbappé n'est plus le buteur attitré des Bleus, lui qui avait pourtant inscrit cinq des neuf premiers buts de l'équipe de France dans cette Coupe du monde. Après avoir été éblouissant contre l'Australie, le Danemark et la Pologne, une rupture a été constatée, à tel point que certains lui reprochent même d'avoir disparu des radars.

Effectivement, l'attaquant du Paris Saint-Germain a moins crevé l'écran, mais s'il y a contraste, il n'est pas manichéen. Mbappé n'est pas passé de la lumière à l'ombre. Il œuvre différemment et son impact est toujours le même. S'il n'a été crédité ni d'un but, ni d'une passe décisive, il est impliqué sur les deux buts des Bleus en demi-finale. Les deux fois ses tirs, déviés, se sont transformés en offrande pour un autre Tricolore au deuxième poteau, avec en outre un joli numéro d'équilibriste sur le second but. Au tour précédent, sa remontée de balle sur le côté gauche aboutit à l'ouverture du score de Tchouameni.

Décisif sans être buteur ou passeur

Kylian Mbappé est toujours l'arme n°1 de cette équipe de France, qui sait surtout faire mal sur des phases de transition rapide. Contrairement à sa prestation inaugurale contre l'Australie, il n'a pas joué qu'une seule carte. Face à l'Angleterre, son extrême justesse dans son jeu de passes et de remises (86% de passes réussies dans le dernier tiers adverse, seul Rabiot a fait mieux) a montré son souci de ne pas s'enfermer dans un registre de soliste.

L'analyse de ses prestations a été contrariée ces deux derniers matchs parce que les statistiques ne sont plus là pour contrebalancer sa très faible implication dans les tâches défensives, surtout quand on voit Ousmane Dembélé les accomplir de l'autre côté. Contre le Maroc, les béances sur le côté gauche exploitées par Hakim Ziyech et ses coéquipiers ont fait parcourir quelques frissons. Comme à son habitude, Mbappé n'était au mieux qu'à moitié impliqué dans l'effort de cadrage pendant que Theo Hernandez et Youssouf Fofana donnaient l'impression de boire la tasse.

Cela lui a valu un petit tacle déguisé d'Antoine Griezmann en conférence de presse d'après-match : "Après la pause, les Marocains nous ont posé énormément de problèmes. Le coach l'a remarqué et a mis plus de monde à gauche pour aider Theo." A la 63e minute, "Grizou" lui-même a invectivé Didier Deschamps pour l'inciter à faire un changement. Deux minutes plus tard, Olivier Giroud cédait sa place à Marcus Thuram, nouvel ailier gauche, et Kylian Mbappé se réaxait.

Une déresponsabilisation qui fait partie des plans

Le lendemain, Opta, l'entreprise spécialiste des statistiques dans le football, en a remis une couche en dévoilant que le Parisien était le joueur qui effectuait le moins d'actions défensives par 90 minutes (0.19) parmi ceux ayant disputé au moins 150 minutes de jeu dans ce Mondial. Ce n'est pas du tout reluisant, mais ce n'est pas quelque chose de nouveau. En club ou en sélection, Kylian Mbappé n'a jamais été un joueur concerné par les efforts défensifs et Didier Deschamps a justement mis au point un plan de jeu pour optimiser son potentiel offensif, le déchargeant volontairement.

"On est tous conscients qu’il peut faire vraiment beaucoup, on connait ses qualités. Il marque des buts dans des positions incroyables, il trouve des angles. C’est ça qu’on attend de lui. On charbonne derrière pour qu’il fasse le boulot devant", expliquait Adrien Rabiot après le huitième de finale contre la Pologne. Mercredi soir, ce dernier n'était pas là pour assurer son rôle, crucial, dans le dispositif tricolore et c'est ce qui explique en partie pourquoi le désintérêt de Mbappé pour le sale boulot était plus remarquable. Le compensateur qu'il est était suppléé par Youssouf Fofana, un joueur plus agressif, avec une préférence pour le duel, ce qui a naturellement laissé plus d'espaces à l'adversaire. L'équilibre devrait être retrouvé dimanche avec le retour de Rabiot, qui a repris la course à l'entraînement à trois jours de la finale.

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