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Coupe du monde 2022 : depuis 2018, le lent et inexorable déclin de l'Allemagne

Après s'être hissée dans les six derniers carrés des grands tournois (Mondial et Euro cumulés) de 2006 à 2016, l'Allemagne enchaîne les désillusions depuis quatre ans et demi.
Article rédigé par franceinfo: sport avec AFP
France Télévisions - Rédaction Sport
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Toute la frustration de Joshua Kimmich et de l'Allemagne, éliminés de la Coupe du monde dès la phase de groupe malgré une ultime victoire contre le Costa Rica, le jeudi 1er décembre à Doha. (INA FASSBENDER / AFP)

La fin de cycle pressentie est définitivement actée. À la peine dans les grands tournois ces dernières années, la jadis surpuissante Allemagne n'en finit plus d'échouer au plus haut niveau depuis plus de quatre ans. L'élimination, jeudi 1er décembre, de la Coupe du monde au Qatar n'en est que la dernière illustration. Retour sur cette surprenante déchéance. 

2018: l'inattendue sortie de piste

Championne du monde en titre, l'Allemagne arrive en Russie à l'été 2018 dans le costume de favori pour conserver sa couronne, avec neuf rescapés de l'aventure au Mondial 2014 au Brésil, dont Mesut Özil. Mais la malédiction du tenant du titre – comme la France en 2002, l'Italie en 2010 et l'Espagne en 2014 – s'abat à nouveau en Coupe du monde. Cette fois-ci, l'Allemagne en fait les frais alors qu'elle avait bénéficié d'un tirage au sort plutôt clément, avec pour adversaires le Mexique, la Suède et la Corée du Sud.

Dès le premier match, les Allemands sont battus par le Mexique de Guillermo Ochoa (1-0). Ils arrivent, dans la cinquième minute du temps additionnel, à arracher la victoire contre la Suède (2-1) grâce à Tony Kroos. Lors du dernier match, ils s'effondrent totalement contre la Corée du Sud (2-0), toujours dans le temps additionnel de la seconde période, au courant que la victoire dans le même temps de la Suède les contraignait à la victoire.

Le retour de la campagne ratée de Russie a été douloureux, et teinté d'une polémique autour d'Özil, qui s'est mis en retrait de l'équipe allemande et a lancé des accusations de racisme au sein de la sélection.

2021: dernière douloureuse pour Löw

Sélectionneur icônique de la réussite de l'Allemagne au cours de la décennie 2006-2016, Joachim Löw a annoncé quelques mois avant l'Euro 2020 que ce serait sa dernière compétition avec l'Allemagne, lui qui était adjoint de Jürgen Klinsmann de 2004 à 2006 avant de prendre les rênes de l'équipe après le "conte de l'été" 2006 à domicile.

L'Euro est reporté d'un an en raison de la pandémie de Covid-19 et du confinement au printemps 2020. À l'automne 2020, signe d'une équipe d'Allemagne bien moins performante qu'à l'accoutumée, les hommes de Löw sont balayés à Séville par l'Espagne en Ligue des nations. 6-0, une défaite historique entraîne des appels à la démission de Löw Outre-Rhin.

Contrairement à 2018, l'Allemagne se retrouve dans un groupe extrêmement compliqué à l'Euro organisé dans toute l'Europe. La France, qui lui a piqué son titre mondial en Russie, s'impose à Munich 1-0. Après une victoire difficile contre le Portugal (4-2) et un match nul à Budapest (2-2) contre la Hongrie, les Allemands s'arrêtent en huitièmes de finale contre l'Angleterre (2-0), futur finaliste de l'épreuve. Pour la première fois dans son histoire d'après-guerre, le foot allemand rate deux fois consécutivement les quarts de finale d'une grande compétition, et sa descente aux enfers va se poursuivre 18 mois plus tard au Qatar.

2022: le faux-départ fatal

La polémique autour du brassard inclusif "One Love" est venue parasiter les premiers jours de l'Allemagne au Qatar. Son capitaine Manuel Neuer répète à plusieurs reprises vouloir le porter, mais les Allemands y renoncent finalement, face aux risques de sanctions sportives.

En protestation, les joueurs de Hansi Flick, successeur de Löw sur le banc allemand, miment un bâillon avec leur main devant la bouche, reprochant à la Fifa de les avoir réduits au silence. Flick refuse de prendre cette perte d'énergie en dehors du terrain pour une excuse de la défaite inaugurale contre le Japon (2-1). Ce faux-départ sera fatal à l'Allemagne, qui se reprend en arrachant le match nul contre l'Espagne (1-1) et s'impose contre le Costa Rica (4-2).

Mais le Nationalelf n'avait pas son destin entre ses mains, et la victoire du Japon contre l'Espagne (2-1) a eu pour conséquence une nouvelle sortie prématurée en Coupe du monde, quatre ans après le fiasco russe.

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