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Santé des joueurs, calendrier, écologie... L'organisation de la Coupe du monde 2034 par l'Arabie saoudite soulève de vives inquiétudes

Le royaume est le seul candidat encore en lice pour l'organisation de la compétition. Les matchs devraient une nouvelle fois se tenir en hiver, bouleversant le calendrier de la saison sportive traditionnelle comme lors du Mondial au Qatar.
Article rédigé par Xavier Monferran - édité par Marine Clette
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Drapeau de l'Arabie Saoudite. (FAYEZ NURELDINE / AFP)

Bis repetita. Après la Coupe du monde 2022 au Qatar, celle prévue en 2034 devrait une nouvelle fois se tenir dans la péninsule arabique. L'Arabie saoudite est le seul candidat en lice après le retrait de l'Australie, mardi 31 octobre. Le président de la FIFA, Gianni Infantino, l’a annoncé sur les réseaux sociaux.

Sauf qu'en été, période traditionnelle de la Coupe du monde, il fait plus de 50 degrés dans le royaume saoudien. Pour la dernière édition au Qatar, la FIFPRO (Fédération internationale des associations de joueurs de football) avait exceptionnellement donné son accord pour décaler les dates. La compétition s'était donc tenue en hiver, avec 25 degrés en moyenne et des stades climatisés qui avaient créé une polémique écologique

"On s'aperçoit que ce qui a été exceptionnel devient peut-être récurrent. C'est à la fois économique et politique."

Philippe Piat, président de la FIFPRO et de l'UNFP

à franceinfo

Mais cette exception pourrait faire son retour en Arabie saoudite, selon Philippe Piat, ancien président de la FIFPRO et actuel président de l'Union nationale des footballeurs professionnels (UNFP). "Il y a une raison économique puisqu'il y a pas mal de joueurs importants qui s'expatrient en Arabie saoudite. Elle a des moyens économiques qui sont suffisamment importants pour convaincre certains joueurs, explique Philippe Piat. Et puis politique aussi, parce que toute décision de Coupe du monde est politique, que ce soit dans le passé ou dans le futur."

Refroidir les stades ou aller dans des villes moins chaudes

L'Arabie saoudite, elle, se dit évidemment prête à s'adapter, en été comme en hiver, et affirme pouvoir proposer une compétition vivable. Le président de la fédération saoudienne, Yasser Al Misehal, l’a dit dans un entretien à l’AFP : "Il est possible de refroidir les stades, ou aller dans des villes du royaume moins chaudes"

Les réactions ne se sont pas fait attendre. La santé des joueurs, avec des calendriers à rallonge et des saisons coupées en deux, inquiète Philippe Piat. " Cela pose une question importante sur les compétitions nationales, qui vont être impactées. Et pour les joueurs aussi, avoir une période comme ça au milieu du championnat n'est pas recommandé", affirme le président du syndicat des joueurs français.

Au-delà des joueurs, la mise en place de stades climatisés dans le désert, pose aussi des questions en termes d’écologie. Les associations de défense de l’environnement ont déjà dénoncé cette éventualité. Et enfin sur le plan des droits de l’homme : dans un communiqué, l’organisation Human rights watch dénonce la FIFA, qui selon elle, a bafoué ses propres règles en matière de droits humains. Comme un air de déjà-vu.

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