"8 Salopards" beaucoup trop bavards
Si le nouveau film de Tarantino a en effet la couleur du western, avec une ouverture sur de vastes montagnes enneigées, s'il en a la saveur, avec sa bande son signée Ennio Morricone, et ses 8 Salopards symboles de toute la brutalité du Far West, il lorgne en fait très vite du coté des grands huis clos de théâtre.
Tarantino enferme rapidement ses huit personnages, tous plus criminels et menteurs les uns que les autres, dans une auberge à l'abri du blizzard pour un jeu de rôles sanglant qui, il l'admet, n'est pas sans rappeler "Reservoirs Dogs" : "Dans cette pièce, comme dans Reservoir Dogs, il y a une bagarre de personnages qui jouent chacun leur propre pièce. Chacun se fait passer pour ce qu'il n'est pas. C'est donc du théatre dans du théatre dans du théatre..."
Un jeu de rôles très théâtral, donc, avant un règlement de comptes saignant : voilà certes du pur Tarantino, réjouissant peut-être pour les inconditionnels, mais un Tarantino qui, à force de s'auto-célébrer finit par s'auto-parodier, avec pendant près de trois heures des dialogues qui semblent interminables et trés manichéens, et puis un récit sans surprise et sans véritables enjeux qui accorde bien peu d'épaisseur à ces "8 Salopards" tellement bavards qu'ils sont finalement beaucoup plus lassants qu'effrayants.
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