À Bordeaux, les œuvres de la photographe plasticienne Valérie Belin dialoguent avec la collection du Musée des Beaux-Arts

Habitué à convier des artistes contemporains à porter un regard personnel sur ses collections, le  Musée des Beaux-Arts de Bordeaux met à l'honneur cette année la photographe plasticienne Valérie Belin. Cette artiste, récemment élue membre de l'Académie des Beaux-Arts. Avec l'exposition monographique "Les visions silencieuses", une centaine de pièces couvrant toute la production de l'artiste, de la fin des années 1992 aux séries plus récentes mettent en lumière la dimension singulière de son travail. À découvrir jusqu'au 28 octobre.

Lauréate du prestigieux prix Pictet en 2015 avec sa série intitulée "Still Life" présenté la même année au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, Valérie Belin propose ici sa version contemporaine des natures mortes. "Alors que dans la peinture tout est vrai, ce sont des vrais morceaux de viandes, des vrais fruits, des vrais crânes, ici tout est devenu plastique. Tout a perdu sa valeur d'usage, sa valeur symbolique. C'est plutôt des immondices qui sont montrées dans leur aspect délétère et inutile" explique l'artiste Valérie Belin.

Un dialogue inédit avec les collections bordelaises

Que ce soit la nature morte ou le portrait et le nu, son sujet de prédilection, Valérie Belin fait souvent référence à l'histoire de l'art dans son travail. Ses nombreux clins d'œil ont ainsi permis de créer un dialogue stimulant et inédit avec les collections bordelaises. Onze photographies viennent converser avec les collections de peintures autour de la couleur, de thèmes communs ou de modèles à l'image de ce dialogue entre le portrait de Marie de Médicis et "une china Girl".

"Pour l'artiste Valérie Belin, sa China Girl est une sorte de Marie de Médicis moderne, parce que finalement ces deux femmes sont environnées par un décorum qui renvoie à la vanité. Pour Marie de Médicis, c'est la vanité d'un pouvoir et d'un faste perdu et pour sa China Girl, c'est la vanité d'un luxe de pacotille" explique Sophie Barthélémy la Directrice du Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.  

Si son œuvre est surtout centré sur le portrait féminin, la plasticienne s'est interrogée, dès la fin des années 90, sur l'identité ou le genre avec ses photographies de culturistes, de sosies, de transsexuels ou de mannequins.

Les visions silencieuses de Valérie Belin sont à découvrir jusqu'au 28 octobre 2024 au Musée des Beaux-Arts de Bordeaux.