À Toulouse, l'art redonne vie à une maison vouée à la destruction et la transforme en lieu culturel ouvert à tous
Il était une fois, une parenthèse culturelle. Dans un quartier de Toulouse, vous ne pouvez pas la manquer. Une maison tout en couleurs vouée à la destruction vient d'être transformée en lieu culturel ouvert à tous. À l'intérieur, la demeure est désormais habitée par des œuvres éclectiques. Partout sur les murs, des couleurs, des peintures, des dessins, réalisés par des artistes toulousains.
300 m2 d'art, du sol au plafond, entièrement dédiés à la culture, le temps de quelques mois. Car cette maison atypique, qui date de la fin du XIXe siècle est vouée à être détruite à la fin de l'année. Un immeuble viendra prendre sa place. En attendant, le collectif d'artistes et de designers, Salade suprême, n'a pas hésité longtemps. Il a décidé de l'investir pour en faire un tiers-lieu éphémère ouvert à tous. Pour cela, ses membres ont réuni des artistes confirmés ou en devenir : "Que ce soit des installations, de la sculpture, de la peinture, il y a même des bédéistes, des tatoueurs qui sont ici... ça crée des univers vraiment différents racontés dans chaque pièce aux visiteurs", explique Quentin Lhommeau, coordinateur et designer au sein du collectif.
Quarante-deux artistes contributeurs
Au total, pas moins de 42 artistes ont répondu à l'appel à projets de Salade suprême pour donner vie à ce cabinet de curiosité unique. Une belle aventure rendue possible grâce à l'association Sozinho. Cette dernière repère des lieux voués à disparaître et négocie avec les promoteurs afin de les investir, leur donner une nouvelle vie, avant qu'ils ne soient détruits : "Vous avez cette maison qui a une véritable histoire : il y avait une petite dame qui y vivait depuis des années. Ici, il y a une âme, toute une vie a été créée dans cette maison. Et c'est très intéressant de pouvoir proposer des créations artistiques en lien avec cette vie", explique Elsa Fort, codirectrice de l'association.
Et cela ne laisse pas les visiteurs sans émotions. Parmi eux, Annie. Elle était la voisine de l'ancienne propriétaire de la bâtisse, Pierrette, décédée l'an dernier. Pour elle, tout ce travail est un bel hommage : "C'est difficile pour moi de voir le quartier sans elle. Alors de le voir revivre grâce à elle, c'est beau. Tout le monde s'arrête dans la rue maintenant. C'est étonnant ! Et ce qui me paraît assez paradoxal, c'est qu'elle aimait la discrétion alors que là, elle est en lumière !". Une histoire humaine et artistique. Une magie éphémère à s'en laisser conter gratuitement... les vendredis et samedis après-midis, jusqu'au 20 juillet.
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