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" Ai Weiwei : Entrelacs "

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Sur France Info, Bernard Thomasson anime le 12H00-14H00 du lundi au vendredi. Écoutez son entretien du 20 février avec Marta Gili, directrice du Jeu de Paume :

Le Jeu de Paume organise également une conférence intitulée "Ai Weiwei : décryptage d'un symbole", mardi 6 mars à 18h30

La rencontre est organisée par le Jeu de Paume, en partenariat avec France
Info
,  Courrier
International, Polka Magazine et Rue 89
.

En présence de Mireille
Lemaresquier
, Chef du service Monde et Europe de France Info, Jean-Philippe
Béja,
 spécialiste
de la politique chinoise et traducteur du Prix Nobel de la paix 2010 Liu
Xiaobo, de Franck
Renaud,
 chef
du service Asie à Courrier international,  d'Alain
Le Bacquer,
 photographe,
auteur du livre Pékin
Underground
 et
du web documentaire du même nom, et de Pierre Haski,  cofondateur
de Rue89.com.  Les quatre intervenants
parleront chacun pendant dix minutes. Ils participeront ensuite à un débat sur
le thème "Ai Weiwei : décryptage d'un symbole". Il sera expliqué
ce que représente Ai Weiwei aujourd'hui dans la contestation du pouvoir
politique chinois.

France Info vous propose un avant-goût de l'exposition à travers un diaporama sonore inédit :

“Ai Weiwei : Entrelacs” 

Il s'agit de la première exposition en France consacrée à cet artiste et homme de communication qui observe l’état du monde, l’analyse et tisse des liens avec ses semblables par de multiples canaux. L’exposition, qui présente également des vidéos de l’artiste, est centrée sur les photographies d’Ai Weiwei : celles par lesquelles il rend compte des mutations profondes du paysage urbain de son pays ; celles aussi qui relèvent d’une démarche plus artistique : le Conte de fées  pour la documenta de Cassel et les innombrables photos numériques diffusées sur son blog ou à l’aide de son téléphone portable.

Principales œuvres présentées

Photographies de New-York : de 1983 à 1993, Ai Weiwei vit à New-York. L’artiste se
photographie à EastVillage, où il réside, et prend des photos des gens qu’il
rencontre (artistes chinois, amis américains …) ; et s’attache au côté
sombre de la vie citadine : la misère, les sans-abri, mais aussi les
manifestations en faveur des droits de l’homme et la brutalité de la répression
policière.

Photographies de pékin : quand Ai Weiwei quitte New York et rentre en Chine en
1993, il continue de pratiquer une photographie de type documentaire,
saisissant les moindres moments de sa nouvelle vie à Pékin. Des photographies
inédites présentent les activités quotidiennes et artistiques d’Ai Weiwei et
témoignent de l’évolution de la scène artistique chinoise dans le Pékin du
début des années 1990.

Paysages provisoires : en Chine, depuis 1949, l’État est propriétaire de toutes
les terres du pays, ce qui lui permet de construire – et aussi de démolir –
sans être tenu de négocier avec des propriétaires. Avant que ne commence un
nouveau chantier apparaissent subitement de vastes terrains vagues. Là où, peu
de temps avant, se trouvaient des hutongs, ces petites ruelles typiques de la
Chine traditionnelle, on ne voit plus que débris et gravats.

Terminal 3 de l’aéroport de pékin : en préparation des Jeux olympiques de 2008, un nouveau
terminal aéroportuaire a été prévu pour accueillir les visiteurs qui allaient
affluer du monde entier ; conçu par Norman Foster, sa construction a commencé
en 2004. À l’époque, Ai Weiwei qui suivait la construction du stade olympique
en qualité de consultant artistique, a proposé de documenter aussi l’évolution
du projet de Foster.

Le Nid d’oiseau : Ai Weiwei a enregistré l’évolution de la construction du
stade national de Pékin, parfois en continu sur une période de vingt-quatre
heures. Bâti pour les J.O. de 2008, il a reçu le surnom de « Nid
d’oiseau » en raison la disposition apparemment aléatoire des nombreux
piliers qui constituent son enceinte.

Portraits de contes de fées : pour sa participation à la Documenta 12 (exposition d’art
moderne et contemporain qui se tient tous les cinq ans à Cassel en Allemagne)
Ai Weiwei a souhaité créer une « installation vivante » composée de
mille et un chinois. Pour ce projet, il a recruté des concitoyens de toutes
conditions, originaires de plus d’une vingtaine de provinces qu’ils a photographiées
et interviewées en Chine à proximité de l’endroit où elles devaient effectuer les
démarches administratives pour obtenir un passeport et un visa. Une idée qui,
en Chine, relève davantage du «conte de fées » que de la réalité. Dans ces
portraits, l’angoisse et l’espoir se lisent sur leurs visages.

Études de perspectives : depuis la première Étude de perspective faite sur la place
Tiananmen en 1995, la série ne cesse de s’enrichir. Le geste du bras gauche
tendu en avant, le majeur dressé sur fond de monuments du monde entier, souvent
iconiques ou symboliques, en dit long sur la « perspective » qu’adopte
l’artiste vis-à-vis de l’autorité et sur le droit absolu de l’individu à la
liberté d’expression.

Atelier de Shangai : de 2008 à 2010, Ai Weiwei s’est occupé du chantier de
construction d’un atelier d’art et de culture en périphérie de Shangaï, sous la
supervision de la municipalité. Mais immédiatement après l’achèvement du
bâtiment, les autorités ont décrété que la construction était illégale et
devait être démolie dans les plus brefs délais. En quelques jours, toute trace
du bâtiment avait totalement disparu, y compris les fondations, et le site
avait été labouré pour ressembler à une banale terre agricole. Heureusement, Ai
Weiwei a conservé l’enregistrement visuel du projet depuis le tout début et
jusqu’à sa fin injuste et injustifiée.

Tremblement de terre  : le 12 mai 2008, un violent séisme frappait la province centrale du Sichuan. Une semaine après la catastrophe, Ai Weiwei s’est rendu dans la région pour constater les dégâts. En voyant des centaines de cartables et autres affaires jonchant le sol, il a compris que la vie de milliers d’écoliers innocents avait été anéantie. Les photographies prises sur les lieux de la catastrophe ont permis d’enregistrer une tragédie mais aussi de montrer sa frustration face à l’indifférence ou à l’incurie des autorités.

Photographies au téléphone portable : depuis la fermeture de son blog en 2009, Ai Weiwei utilise
Twitter comme plate-forme de communication en ligne. L’artiste prend souvent
des photos avec son téléphone portable qu’il transfère immédiatement sur sa
page Twitter. Cette immédiateté est intéressante, notamment dans la sphère
médiatique chinoise, très surveillée et censurée.

Photographies du blog : Ai Weiwei a tenu un blog de 2005 à 2009, c’est-à-dire
jusqu’à ce que les autorités chinoises l’interdisent sous prétexte qu’il
contenait des critiques du gouvernement « politiquement sensibles ». Il
diffusait le plus souvent des photographies le montrant dans sa vie quotidienne
ou lors de ses déplacements, ou soulevant des questions sociales et politiques.

Plus d'informations sur www.jeudepaume.org.

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