Ariane Ascaride et une soixantaine de cinéastes demandent la liberté pour Erri de Luca
Parce qu'il a dit son opposition au projet de TGV Lyon-Turin, l'écrivain italien Errica de Luca risque la prison. Lors de son procès pour "incitation au sabotage", le procureur de Turin a requis contre lui neuf mois de prison ferme. Avant l'annonce du verdict attendu dans 10 jours, des comédiens et cinéastes publient donc une pétition dans laquelle ils demandent sa liberté.
Parmi les signataires : Jacques Audiard, Mathieu Amalric, Bertrand Tavernier, Wim Wenders, Arnaud Desplechin, Agnés Jaoui ou encore Ariane Ascaride.
"Je suis d’accord pour que quelqu’un dise à de Luca qu’il n’est pas d’accord avec lui, mais pas de le censurer, de faire en sorte qu’il se taise, de l’empêcher de parler. Sa parole est fondamentale. C’est indispensable de pouvoir débattre, ou alors on va être dans des sociétés à la parole unique, uniformisée. Cela me fait peur, " explique Ariane Ascaride.
L’appel pour la liberté d’Erri de Luca
Sur un site internet dédié ou est publiée la pétition, un appel a été lancé. En voici l'intégralité : "La LTF, la Lyon-Turin Ferroviaire, une société publique franco-italienne, a mené les études préparatoires pour un tunnel TGV de 57 kilomètres au travers des Alpes pour nous entraîner encore plus dans une vie à grande vitesse. Elle a déposé plainte à Turin contre Erri De Luca pour des propos sur le sabotage du projet dans une interview accordée au Huffington Post italien. Il risque de un à cinq ans de prison ferme. Nous avons lu La Parole Contraire , un livre publié aux éditions Gallimard, où il défend sa liberté de parole. Alors que la France s’est récemment mobilisée pour la liberté d’expression, comment pourrait-elle laisser un écrivain risquer la prison pour ses déclarations publiques ?
En lecteurs, nous exprimons notre solidarité avec Erri De Luca.
En citoyens du monde, nous demandons aux États français et italiens de faire retirer cette plainte d’une société dont ils sont aujourd’hui les seuls actionnaires.
En défenseurs de la liberté d’expression, nous n’acceptons pas qu’un écrivain soit poursuivi pour ses mots."
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