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2015, année noire pour les festivals

Les budgets des festivals sont en baisse. Un an après la crise des intermittents qui a ébranlé ces événements qui font vivre des artistes, des techniciens, des territoires, ne sont pas dans une bonne phase. Selon Cartocrise, 195 festivals, structures et associations culturelles ont été supprimés ou annulées depuis 2014.
Article rédigé par Thierry Fiorile
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (De nombreux festivals n'auront pas lieu cette année © MaxPPP)

C’est une spécificité française, une exception culturelle et économique, mais si l’été sera encore cette année joyeusement musical, théâtral, dansé, visuel, il sera aussi nuageux, voire orageux pour les festivals.

Selon Cartocrise, un site créé par une médiatrice culturelle du Nord de la France et qui recense tous les festivals, structures et associations qui ont mis la clef sous la porte sur l’ensemble du territoire national, au dernier pointage ils sont 195, dans toutes les disciplines artistiques. Cela va des Voix du Gaou dans le Var, 18 ans d’existence, des concerts dans un site splendide de Sting, Placebo, Massive Attack… A Tarnos, dans les Landes la région n’a pas renouvelé sa subvention au festival Océaniques . Les rues joyeuses à Tourcoing font grise mine, c’est fini.

Les raisons de cette année noire

Ce sont les collectivités qui financent le plus la culture aujourd'hui, 75% contre 25% à l'Etat et quand l'Etat transfère des charges, baissent sa dotation globale, c'est la culture qui trinque en premier. Mais l’argent n’est pas la seule raison.

 

Après les dernières élections municipales et départementales, des élus Républicains, ex-UMP, ont clairement changé de politique. C’est le cas du Blanc-Mesnil où le maire se moque de perdre le label scène nationale pour son théâtre et les subventions qui vont avec. A Bayonne, la mairie ne veut plus du festival Translatines, axé théâtre et lui préfère Kulture sport.

 

Emmanuel Négrier chercheur au CNRS estime que 35% des suppressions de festivals sont dues au changement de majorité de gauche à droite ou extrême droite.

Des festivals touchés inégalement

Plus le festival est petit et plus il est fragile. Les gros festivals, même s’ils enregistrent des pertes, peuvent toujours continuer à exister. C’est le cas du festival d’Avignon qui a perdu 50.000 euros et a dû éponger les pertes de 2014 liées au conflit des intermittents. Mais les conséquences sont minimes, deux jours de programmation en moins. Malgré tout le milieu reste actif, créatif. En 2014, 51 festivals ont disparu, mais 44 sont sortis de terre.

  (Recensement des festivals, structures et associations supprimés/annulés depuis mars 2014 © Cartocrise)

 

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