A Borja, le Christ défiguré attire les visiteurs
"La peinture précédente était aussi très jolie, mais celle-là je l'aime bien", a confié une femme venue spécialement pour l'occasion et interrogée à la télévision publique espagnole, dont les images montraient une longue file d'attente pour s'approcher de l'oeuvre, peinte sur une colonne de l'église et désormais protégée par un cordon de sécurité.
"La dame aurait pu se décider à le faire avant !", s'amusait une autre, soulignant que la commune, qui organisait samedi sa fête patronale, "va devenir célèbre" grâce à elle.
La restauratrice malheureuse va rendre Borja célèbre
Micro à la main, l'un des organisateurs de la fête a d'ailleurs tenu, devant le public, à "soutenir celle qui a fait que notre ville soit connue partout dans le monde".
Cecilia Gimenez a provoqué la consternation des protecteurs du patrimoine et l'hilarité chez les internautes du monde entier par son travail très personnel sur le « Ecce Homo » d’un artiste local, Elias Garcia Martinez, réalisé dans les années 1910.
Elle a en revanche déclenché l’hilarité sur internet, où son travail a suscité nombre de commentaires et de versions détournées, montrant les visages du roi Juan Carlos du chef du gouvernement Mariano Rajoy sous la chevelure ébouriffée du Christ nouvelle version.
Sur internet, Cecilia Gimenez comparée à Modigliani
Samedi, quelque 18.000 personnes avaient signé une pétition contre le projet de la ville de restaurer la peinture dans sa version d'origine, une équipe de professionnels étant attendue lundi pour évaluer ce qu'il est possible de faire.
L'intervention de l'artiste en herbe "est un reflet intelligent de la situation politique et sociale de notre temps", assure la pétition qui y voit "une critique subtile des théories créationnistes de l'Eglise" et compare son style à ceux de Goya, Munch ou Modigliani.
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