À Céret, l'exposition "Max Jacob, le cubisme fantasque" célèbre le poète et peintre mort au camp de Drancy il y a 80 ans

Une centaine de toiles de Max Jacob, l'une des figures majeures de la modernité pendant la première moitié du XXe siècle, et de ses amis cubistes sont à découvrir au Musée d'art moderne de Céret, dans les Pyrénées-Orientales, jusqu’au 1er décembre.
Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Max Jacob, le cubisme fantasque au Musée de Céret (France 3)

C'est sous un angle inédit que l’exposition "Max Jacob, le cubisme fantasque" retrace le parcours du poète, romancier et peintre. L'occasion pour le public de découvrir le portrait d’un artiste protéiforme dont le travail et les amitiés en ont fait l’une des figures majeures de la modernité durant la première moitié du XXe siècle. Le parcours de l'exposition réunit près d’une centaine d’œuvres de Max Jacob et de ses contemporains, en explorant les différentes facettes du travail de l’artiste.

À l’occasion des 80 ans de la mort du poète en mars 1944, alors qu'il était interné à Drancy en vue d'être déporté, l’exposition explore ses liens avec l’univers cubiste, ses collaborations avec les plus grands peintres, les poètes, les intellectuels et les musiciens de son temps. Ami de Picasso, Max Jacob séjourna avec lui à Céret en 1913. C'est là qu'il va se lancer dans le cubisme. "Il va rester deux mois et on sent une vraie progression cubiste dans son travail. Pour Max Jacob, cela va être la découverte des paysages de la région de manière très figurative. Petit à petit, les maisons vont se transformer en cube, les routes en angles", explique la co-commissaire de l'exposition Gwendoline Corthier-Hardoin.

L'exposition Max Jacob au Musée de Ceret
L'exposition Max Jacob au Musée de Ceret L'exposition Max Jacob au Musée de Ceret (France 3 Perpignan : P.Georget/R.Sabathier/F.Declerq)

Poète avant tout, Max Jacob a traduit le cubisme en littérature. Son œuvre écrite, peinte et dessinée reflète le foisonnement culturel de l'époque. L'exposition laisse aussi une belle place à ses amis cubistes de l'époque. "On a vraiment voulu le replacer au cœur de la galaxie cubiste et montrer différents cubismes, les cubismes qui se jouent dans les années 1910 avec des artistes que l'on n’a pas l'habitude de voir", rajoute Gwendoline Corthier-Hardoin. Max Jacob avait constitué son réseau d'amis dont les œuvres sont exposées. Celles de la baronne Hélène d'Oettingen, de son cousin Serge Férat, de la peintre russe Marie Vassilief ainsi que des toiles de Modigliani et de Jean Cocteau qui parlait de lui comme "d'un poète cocasse comme le rêve".

L'exposition "Max Jacob, le cubisme fantasque" lui rend ainsi hommage en cette année du 80e anniversaire de sa mort en détention. Converti au catholicisme, Max Jacob était juif de naissance. Arrêté en février 1944 par la Gestapo d'Orléans, il est interné au camp de Drancy. Ses amis artistes vont tout tenter pour le sauver. En vain. Il décède dans la nuit du 5 au 6 mars 1944 d'une maladie respiratoire à l'âge de soixante-sept ans. Le 19 novembre 1960, Max Jacob est reconnu officiellement "poète mort pour la France".

Max Jacob, le cubisme fantasque à voir Jusqu'au 1er décembre 2024
Musée d'Art moderne de Céret
8, Bd Maréchal Joffre 66400 Céret

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