À Dole dans le Jura, les œuvres d’art s’exposent dans les rues et dans les boutiques
Dans le cadre de l’initiative "Y’a plus de saison" qui devrait durer un mois, des œuvres sont affichées dans les lieux publics et chez les commerçants afin d’apporter un peu d’art et de culture aux habitants.
Vous ne pouvez plus vous rendre dans les lieux de culture, alors la culture vient à vous. Pour compenser la fermeture des musées en raison de l’épidémie de coronavirus, la commune de Dole dans le Jura et son agglomération ont mis en place l’opération "Y’a plus de saison". L’idée : exposer des œuvres dans les lieux publics et chez les commerçants.
Ainsi, des reproductions de création d’Henri Cueco ont trouvé refuge sur les grilles du musée des Beaux-Arts de la ville, alors que l’exposition qui lui est consacrée ne peut accueillir de public. Le parcours proposé raconte la vie de cet acteur majeur de la figuration narrative en France.
"On a une exposition consacrée à un artiste qui était un amoureux de la vie, du partage, du contact, de la chaleur humaine. Et effectivement un militant communiste, un artiste engagé dans la représentation de la vie dans sa plus grande diversité", raconte Amélie Lavin, directrice du musée et co-commissaire de l'exposition..
Combler l'appétit pour la culture
L’exposition au musée des Beaux-Arts, pour l'instant inacessible, sera prolongée jusqu’au 16 mai. "C’est essentiel qu’elle rencontre son public. Je veux qu’un maximum de gens puissent avoir accès à cette œuvre qui a besoin d’être vue et redécouverte", détaille le responsable de l'établissement.
Dans la commune et l’agglomération de Dole s’affichent d’autres œuvres, au détour d’une rue, sur les bords d’un canal ou dans la vitrine d’un magasin. Les musées ont mis à disposition des œuvres que les commerçants ont ensuite sélectionnées.
C’est une manière de dire ‘on est-là, on vous attend, soyez prêts'. Il y a un appétit chez la population. Les gens sont impatients de retrouver le contact avec l’art. Donc c’est une mise en appétit et l'occasion de leur donner quelque chose pour les nourrir en attendant.
Amélie Lavindirectrice du musée des Beaux-Arts de Dole
Yoann Bride, torréfacteur, a par exemple choisi d'exposer un tableau représentant une ampoule : "Cette œuvre était intéressante et nous parlait. L’art et la culture ont leur place dans tout type de boutique, quelle que soit la profession. Mettre en valeur la culture, c’est important et c’est avec plaisir qu’on a répondu à cette demande de la ville", témoigne-t-il.
Opération lancée le 5 février
L’initiative devrait durer un mois, avec des rendez-vous organisés par les services culturels de la mairie et de l'agglomération de Dole. Mais afin d'éviter tout rassemblement, les dates et lieux de ces rencontres ne seront pas révélés à l'avance. "C’est la ville et l’agglomération qui donnent le tempo d’une politique globale, d’un projet. Le message, c’est de dire que les institutions culturelles continuent à travailler. C’est l’idée de faire une rencontre fortuite entre une population et les œuvres et l’action culturelle", décrit Jean-Philippe Lefèvre, vice-président chargé à la culture à l'agglomération du Grand Dole.
"Y’a pas de saison" englobe toutes les composantes de l’art. La peinture, la musique, le théâtre mais aussi la littérature. Ici la culture n'a pas disparu, elle se vit différemment.
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