À Douarnenez, découvrez l'exposition inédite d'Henri Rivière, l'un des maîtres de l'estampe

Les 64 lithographies issues des cinq séries décoratives de l'artiste sont pour la première fois réunies au sein d'une même exposition. À voir en Bretagne jusqu'au 10 août.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les lithographies exposées sont, aujourd'hui, des pièces très recherchées par les collectionneurs. (FRANCE 3 BRETAGNE)

Henri Rivière (1864 -1951) avait deux sujets de prédilection dans ses œuvres : Paris et la Bretagne. L'exposition proposée par la ville de Douarnenez en est une parfaite illustration avec des lithographies qui représentent des paysages bretons et la capitale dans les années 1900.

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Exposition de lithographies signées Henri Rivière. . (FRANCE 3 BRETAGNE)

Henri Rivière s'est très jeune, dès l'âge de 18 ans, intéressé à l'estampe. Il y consacrera l'essentiel de sa carrière. Sur les cimaises, une partie de ce travail colossal est présentée. Les Aspects de la nature, Paysages parisiens, La Féérie des heures, Le Beau pays de Bretagne, Au vent de noroît sont les cinq séries éditées par Eugène Verneau. Chacune d'elle comprend des œuvres gravées, entre 1897 et 1917, par l'artiste dans son atelier. "C'est un technicien hors pair qui s'intéresse aux techniques de la gravure. Il avait mis en place le théâtre d'ombres que l'on considère souvent comme un ancêtre du cinéma. Il s'approprie les choses pour ensuite les utiliser à sa manière" explique Olivier Levasseur, spécialiste de l'œuvre d'Henri Rivière.

L'estampe japonaise, source d'inspiration

Amoureux de la Bretagne, Henri Rivière y séjourne régulièrement à partir de 1885. Dix ans plus tard, il fait construire une maison à Loguivy-de-la-mer (Côtes-d'Armor). Pendant ces séjours, il sillonne le littoral. "Il dessinait Douarnenez, Tréboul, La Pointe du Raz, Loguivy. Après, à Paris, il travaillait dans son atelier où il gravait les pierres pour chacune de ses lithographies", raconte Frédérique Huet, coordinatrice des affaires culturelles à la mairie de Douarnenez. La plupart des 64 lithographies, aujourd'hui très recherchées par les amateurs d'art, représentent des paysages de Bretagne. Une série est consacrée à Paris avec huit estampes, entre autres, de Montmartre, des faubourgs, des bords de Seine au début du XXe siècle.

Deux lithographies d'Henri Rivière. (FRANCE 3 BRETAGNE)

Henri Rivière, à l'image de nombreux artistes de l'époque, s'est beaucoup inspiré de l'estampe japonaise. Cette influence s'exprime par l'utilisation de la gravure sur bois en couleurs, comme les maitres japonais. Autre similitude : le thème de la nature. "La révolution industrielle a déjà commencé depuis plusieurs années, mais il y a un retour à la nature. Pour eux, les animaux sont sur le même plan que les hommes", précise Yann Le Bohec, expert en art.

D'autres documents viennent compléter l'exposition : des calendriers, des affiches, des programmes du célèbre cabaret montmartrois Le Chat noir, des publicités… Henri Rivière a été également illustrateur au début de sa carrière et directeur artistique du théâtre d'ombres au même cabaret pendant plus de dix ans. Après la Première Guerre mondiale, il tourne la page des estampes et se consacre uniquement à l'aquarelle.

Exposition "Henri Rivière, l'intégrale des estampes", jusqu'au 10 août 2024, salle des fêtes de Douarnenez, 10 rue Eugène Kerivel – Entrée libre – Du lundi au samedi de 10h30 à 12h30 et de 14h30 à 18h30

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