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À Londres aussi on s'arrache Charlie

Des centaines de personnes ont fait la queue vendredi à Londres au petit matin et parfois pendant de longues heures pour acheter le nouveau numéro de Charlie Hebdo, disponible au Royaume-Uni seulement deux jours après sa sortie en France.
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Publié Mis à jour
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Les Londoniens se sont levés tôt pour Charlie
 (MAXPPP)

A South Kensington, un quartier du sud-ouest londonien où réside une importante communauté française, environ 200 personnes ont attendu l'ouverture des portes de deux librairies vendant l'hebdomadaire satirique, dont le siège a été la cible d'un attentat meurtrier la semaine dernière à Paris.

"Je vais l'encadrer pour l'accrocher au mur"

Quand, à 8H15 GMT, l'établissement "La Page" les a laissés entrer, les clients se sont rués pour tenter d'acheter un des 360 exemplaires reçus par la boutique, vendus 3,50 livres pièce (4,60 euros, contre 3 euros en France). "Je vais l'encadrer pour l'accrocher au mur", a déclaré Matthew Acheson, un compositeur de 35 ans, l'un des premiers à mettre la main sur le nouveau Charlie Hebdo.

"On devrait pouvoir écrire ce que l'on veut sans subir les intimidations de croyances ou de systèmes archaïques. Il ne s'agit pas seulement de l'islam mais de toutes les formes de religion", a-t-il dit. "Tous les journaux du pays devraient publier la photo de la une" de Charlie Hebdo, représentant une caricature du prophète Mahomet tenant une pancarte "Je suis Charlie", a ajouté M. Acheson, alors que, dans leur majorité, les médias britanniques ont décidé de ne pas publier ce dessin.

"Je suis dans une école internationale, il devrait y avoir débat"

La librairie a indiqué de son côté ne pas avoir hésité au moment de prendre la décision de vendre l'hebdomadaire. "Nous n'avons pas peur, nous faisons ce que nous estimons juste", a déclaré un employé à l'AFP. "Nous n'avons pas l'intention d'offenser qui que ce soit, même si je comprends parfaitement pourquoi certaines personnes n'apprécient pas" Charlie Hebdo, a-t-il ajouté.

  (Gill Allen/REX/SIPA)
Parmi les heureux acheteurs du journal, Amelia Wightwick, 16 ans, brandissait fièrement son exemplaire en promettant d'en discuter avec ses camarades de classe. "Je suis dans une école internationale, il devrait y avoir débat", a-t-elle dit. A Soho, en plein centre de la capitale britannique, de nombreux Britanniques se sont également rassemblés devant des marchands de journaux dans l'espoir d'acheter une édition en anglais, avant d'apprendre qu'elle n'était finalement pas disponible dans l'immédiat.

Sidney Draper, 18 ans, avait pourtant attendu pendant trois heures, dans le froid, disant qu'elle l'aurait "lu ou pas" et "aimé ou pas", et qu'acheter Charlie Hebdo relevait de "la liberté de choisir". Londres est souvent décrite comme la sixième ville française avec entre 300.000 et 400.000 expatriés.


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