À Lyon, la façade de la Fondation Bullukian affiche les stigmates de la mémoire culturelle arménienne grâce à l'œuvre de l'artiste Pascal Convert

Des khatchkars, pierres à croix sculptées, stèles commémoratives propres à la culture arménienne sont exposées sur la façade de la cour d'honneur de la Fondation Bullukian à Lyon. Une intervention artistique de Pascal Convert.
Article rédigé par franceinfo Culture - Joanne MASSARD
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
À Lyon, la façade de la Fondation Bullukian affiche les stigmates de la mémoire culturelle arménienne grâce à l'œuvre de l'artiste Pascal Convert. (FRANCE 3 LYON)

Des khatchkars, ces pierres à croix sculptées, stèles commémoratives et éléments de l’art et de la culture arménienne sont actuellement exposés sur la façade de la Fondation Bullukian à Lyon. Ces photos d'un patrimoine en danger, imprimer sur les bâches de travaux en cours sont le fruit du travail de l’artiste Pascal Convert.

Dans les années 2000, les autorités d’Azerbaïdjan ont détruit le cimetière chrétien arménien de Djoulfa. 3000 stèles, témoins de siècles d’histoire : "La destruction d'un cimetière c'est la destruction d'une civilisation. Et au-delà même, d'une culture. C'est comme une humanité qui disparaît" explique l'artiste

Oeuvres de l'artiste Pascal Convert à la Fondation Bullukian à Lyon.
Les photos d'une mémoire arménienne piétinée. Oeuvres de l'artiste Pascal Convert à la Fondation Bullukian à Lyon. (FRANCE 3 LYON)


Aujourd'hui, un terrain militaire a remplacé l’ancien cimetière. Alors pour lui redonner une place dans la mémoire collective, l’artiste a photographié des khatchkars en Arménie, sur le site d’un monastère classé patrimoine mondial Unesco. Aujourd'hui à Lyon, dans la cour de la Fondation Bullukian, devant les échafaudages, ces reproductions sont comme des pierres à flanc de montagne : "Ce lieu m'a permis de reconstituer l'ambiance que l’on peut retrouver dans une église, dans un monastère arménien, c’est-à-dire sa hauteur, ce côté obscur par rapport au côté clair de la Place Bellecour. C'est à l'image de ces khatchkars qui eux-mêmes étaient dressés dans la falaise du monastère de Gherart".

Au cœur de Lyon, la façade dévoile ainsi des entrelacs et arabesques ornées de végétaux et motifs géométriques exceptionnels : "Tout ce que l'on voit sur les croix, c'est cet entrelacement qui vient de la Grèce antique, l'ornement porte en fait tout le bassin méditerranéen. Nous ne sommes plus simplement dans une religion chrétienne, hindouiste ou bouddhiste, car l'ornement c'est quelque chose qui migre. Ces croix portent la migration".

Le plasticien qualifie son œuvre d’archéologie de la mémoire. Un regard politique contre l’oubli.

"Arménie, les temps du sacré" à la Fondation Bullukian jusqu'au 31 août 2024. 

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