Cet article date de plus d'un an.

À Toulon, une exposition de 151 mandalas en hommage à toutes les femmes tuées en 2019

Charlyne Eckerl a déposé ses mandalas au sol pour ne pas oublier les 151 femmes tuées en 2019. Avec son exposition "Basculement", la jeune artiste interpelle le public sur les féminicides. Son installation insitu est à voir à la Galerie de l'école d'art et design de Toulon jusqu'au 21 janvier.  

Article rédigé par Anne Elizabeth Philibert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 2min
Basculement, une installation insitu de 151 mandala pour chaque femme tuée en 2019 (France 3)

151 mandalas sont déposés au sol. 151 dessins circulaires, avec des formes géométriques, traditionnellement utilisés dans la pratique de la méditation dans le monde bouddhiste. C'est une installation in situ sur laquelle les visiteurs sont invités à marcher en silence, jusqu'au 21 janvier à Toulon. Basculement est une exposition pour ne pas oublier les 151 femmes tuées en 2019.

L'auteure de cette réalisation est une jeune artiste de 25 ans qui connaît bien le monde des femmes. Élevée par une mère seule, Charlyne Eckerl est très engagée. Le point de départ de son travail fut sa prise de conscience "de ces meurtres trop souvent nommés crimes passionnels”Basculement constitue un témoignage de l'ampleur de ce phénomène et montre de façon concrète ce qui, trop souvent, reste sous silence.

L'exposition Basculement, un hommage aux 151 femmes tuées en 2019
L'exposition Basculement L'exposition Basculement, un hommage aux 151 femmes tuées en 2019 (France 3)

Chaque mandala est unique 

Avec son installation, Charlyne Eckerl a voulu parler d’elles, les montrer dans un ensemble mais aussi dans leur individualité. L'artiste a réalisé des recherches sur chacune de ces 151 femmes : leurs noms, surnoms, âges, villes et a tenté de comprendre qui elles étaient. Chaque mandala représente l'un de ces femmes. 

"Je fais avec ce que j'ai trouvé, ce qu'il m'a été donné. Pour certaines, je n'ai jamais trouvé leur nom, j'ai juste une date de naissance ou de mort. Du coup, c'est ce qui m'amène à la forme du dessin, la complexité, les détails", explique l'artiste.

Une prise de conscience pour les visiteurs 

Ce décompte terrifiant interpelle les visiteurs. Les hommes autant que les femmes. "En fait, on entre un peu dans un cimetière. C'est impressionnant car cela fait une femme tous les deux jours ou deux jours et demi, c'est beaucoup", explique un jeune homme. Cette exposition réveille aussi les consciences. "D'en parler comme ça, c'est virtuel mais de le voir, c'est impressionnant", ajoute une visiteuse.

Le travail de Charlyne Eckerl n'est pas vain. Les violences faites aux femmes sont loin d'être terminées. Selon le collectif FCE, Féminicide par compagnons ou ex, 120 femmes sont encore mortes en 2022.

"Basculement" jusqu'au 21 janvier, Galerie de l'Ecole Supérieure d'Art et Design Toulon Provence Méditerranée, 18 rue Chevalier Paul, Place des savonnières, 83000 Toulon.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.