Ai Weiwei: la censure d'internet est vaine
Dans un article publié dimanche dans The Guardian, l’artiste chinois estime que les dernières mesures prises par le gouvernement de son pays contre les microbloggers ne feront que « déplacer le problème à la prochaine génération ».
"A long terme, estime Ai Weiwei, ils (le gouvernement) doivent comprendre qu'il ne leur est pas possible de contrôler internet à moins de le couper".
"Les gens auront toujours le dernier mot, même si c'est d'une voix faible, sereine. Un tel pouvoir s'effondrera sur un chuchotement", assure l'artiste. Peintre, sculpteur, architecte et plasticien, il ne cesse de contester le régime chinois et utilise à fond les canaux de communications liés à internet pour faire connaître son travail et s’interroger sur la société chinoise.
Ai Weiwei a dû couper ses webcams
« Internet est incontrôlable et si internet est incontrôlable, la liberté triomphera. C'est aussi simple que cela", juge-t-il encore.
Ai Weiwei, 54 ans, a été détenu d’avril à juin 2011, ce qui a soulevé une vague d’indignation à travers le monde. Il vit depuis sous contrôle rapproché de la police, sans pouvoir quitter Pékin. Début avril, il a annoncé que les autorités lui avaient imposé de couper les caméras reliées à internet qu’il avait installées chez lui pour tourner en dérision la surveillance dont il fait l’objet.
Les autorités ont installé des caméras en face de son domicile-atelier dans le quartier de Caochangdi, où sont regroupées les galeries artistiques d'avant-garde. En installant à son domicile quatre caméras supplémentaires, dont les images étaient consultables à l'adresse http://weiweicam.com, Ai Weiwei provoquait de nouveau le pouvoir.
L'artiste va porter plainte contre le fisc
Par ailleurs, Ai Weiwei a annoncé vendredi qu’il allait porter plainte contre le fisc qui lui a infligé une amende de plusieurs millions de yuans pour évasion fiscale. Les autorités lui avaient donné une quinzaine de jours pour régler la somme mais grâce à la mobilisation de milliers de sympathisants, il a pu verser la garantie nécessaire pour faire appel.
Largement censuré depuis des années, Ai Weiwei a utilisé un blog pour diffuser son travail. Puis, depuis sa fermeture en 2009, il se sert de Twitter pour envoyer ses photos, souvent prises au téléphone portable.
Des photos de l'artiste chinois sont exposées jusqu'au 29 avril 2012 au Jeu de Paume, à Paris
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